Différentes sources, aussi lacunaires que laconiques, font état d'une violente révolte des Allobroges, menée par Catugnatos (successeur d'Indutiomaros à la tête de la cité), contre Caius Pomptinus. le propréteur de la toute récente province de Gaule transalpine. La datation de cet évènement ne nous est connue que par Dion Cassius, qui le situe du temps du consulat de Marcus Valerius Messalla Niger et de Marcus Pupius Piso Frugi Calpurnianus (Histoire romaine, XXXVII, 46-47). Cicéron, ami de longue date de Caius Pomptinus, estime que les Allobroges furent soulevés par Lucius Sergius Catilina (Discours sur les provinces consulaires, XIII). La réalité est plus complexe. Dans ses Catilinaires, Cicéron reconnaissait lui-même que les Allobroges furent ceux qui dénoncèrent la conjuration de Catilina (63 av. J.-C.), et surtout qu'ils refusèrent de se soulever, comme leur recommandait le conspirateur, bien qu'ils en avaient à la fois les moyens et que leur mécontentent était grand (Catilinaires, III, 9). C'est indubitablement ce mécontentement qui anima leur révolte, mécontentement résultant du fait que les Romains leur donnèrent tort lors du conflit qui les opposait au préteur Marcus Fonteius (70-69 av. J.-C.) et que les réclamations portées par les députés envoyés à Rome pour plaider leur cause au sénat (63 av. J.-C.) furent finalement ignorées. Ainsi, ce furent très certainement le poids des impôts et diverses vexations qui poussèrent les Allobroges à se soulever.
Cicéron, Catilinaires, III, 9 :"Et ces tentatives pour séduire les Allobroges, et ce secret si follement confié par Lentulus et ses complices à des inconnus et à des barbares, et ces lettres remises en leurs mains ; tout ne prouve-t-il pas que les dieux ont aveuglé leur audace et répandu sur eux un esprit de vertige ? Mais ce n'est pas tout. Des Gaulois, les représentants d'une nation encore mal soumise, la seule au monde à qui ne manquent ni les moyens, ni peut-être la volonté de nous faire la guerre, ont renoncé d'eux-mêmes aux plus magnifiques espérances, refusé l'empire que des patriciens venaient mettre à leurs pieds, et préféré le salut du peuple romain à l'agrandissement de leur patrie ; et ces hommes, pour nous vaincre, n'avaient pas besoin de combattre ; il leur suffisait de se taire. Je vous le demande, citoyens, n'est-ce pas là encore un nouveau prodige ?"
Cicéron, Discours sur les provinces consulaires, XIII :"Dans des temps moins anciens, les Allobroges, soulevés par l'audacieux Catilina, commencèrent brusquement la guerre : C. Pomtinius, qui s'associa généreusement à mes travaux, à mes périls, à mes desseins, les défit en plusieurs rencontres, et dompta ceux qui l'avaient attaqué ; mais content d'avoir dissipé les craintes de la république, il ne poussa pas plus loin sa victoire."
Dion Cassius, Histoire romaine, XXXVII, 46-47 :"L'année suivante, sous le consulat de Pison et de M. Messala, […] Les Allobroges commettaient des dégâts dans la Gaule Narbonnaise."