Les Gaulois lancent plusieurs offensives contre la province de Gaule transalpine [-52]
Les Gaulois lancent plusieurs offensives contre la province de Gaule transalpine (52 av. J.-C.)
Au cours de l'assemblée de Bibracte, Vercingetorix fut reconnu comme le chef suprême des Gaulois coalisés. À cette occasion, il réclama des otages, réunit l'ensemble de la cavalerie afin que celle-ci empêche les troupes romaines de s'approvisionner. En outre, il lança une triple offensive contre la province romaine de Gaule transalpine (Guerre des Gaules, VII, 64) :
L'objectif de Vercingetorix était visiblement triple. Les cités ciblées étaient celles qui étaient le plus à même de faire parvenir à César des approvisionnements et des renforts. En outre, la cité des Allobroges était précisément celle dans laquelle César comptait replier ses troupes. Enfin, ces offensives visaient évidemment à accélérer le repli de César vers la province, espérant certainement profiter de son affaiblissement, de son impossibilité à approvisionner ses troupes et de sa précipitation, pour le surprendre.
Confronté à ces attaques, le légat Lucius Caesar, en charge de la défense de la Gaule transalpine n'avait à sa disposition que vingt-deux cohortes (1) tirées de cette même province. Il tenta de les déployer pour s'opposer aux raids gaulois. En outre, les Helviens dirigés par Caius Valerius Domnotaurus tentèrent de s'opposer aux Gabales et aux Arvernes, mais furent écrasés et leur chef tué. De l'aveu de César, ils furent partout repoussés et contraints de se replier dans leurs villes. De leur côté, les Allobroges restèrent sourds aux appels au soulèvement lancés par Vercingetorix. Pour faire face à l'expédition lancée à leur encontre par les Éduens et les Ségusiaves, ils établirent de nombreux postes visant à empêcher toute traversée du Rhône, ce qui tend à laisser penser que les quelques territoires qu'ils possédaient sur la rive droite de ce fleuve, au niveau du Haut-Vivarais, furent abandonnés à leur sort. En revanche, César n'a rien écris sur ce qui advint de l'offensive des Rutènes et des Cadurques sur le territoire des Volques Arécomiques (Guerre des Gaules, VII, 65).
Notes
(1) Une cohorte comportait généralement 600 hommes. Les vingt-deux cohortes évoquées représentaient donc près de 13200 hommes, soit l'équivalent d'un peu plus de deux légions.
Sources littéraires anciennes
César, Guerre des Gaules, VII, 64 :"Les choses ainsi réglées, il (Vercingetorix) ordonne aux Éduens et aux Ségusiaves, limitrophes de la province, de lever dix mille fantassins ; il y ajoute huit cents cavaliers. Il confie le commandement de ces troupes au frère d'Éporédorix, et lui dit de porter la guerre chez les Allobroges. D'un autre côté, il envoie les Gabales et les plus proches cantons des Arvernes, ravager le territoire des Helviens, ainsi que les Rutènes et les Cadurques celui des Volques Arécomiques. En même temps, et par des messages secrets, il sollicite les Allobroges, espérant que les ressentiments de la dernière guerre n'y étaient pas encore éteints. Il promet aux chefs de l'argent, et à la nation la souveraineté de toute la province."
César, Guerre des Gaules, VII, 65 :"Pour résister à toutes ces attaques, le lieutenant L. César n'avait à distribuer, comme garnison, sur tout le territoire de la province, que vingt-deux cohortes tirées de cette province même. Les Helviens attaquent spontanément leurs voisins, sont défaits, perdent C. Valérius Domnotaurus, fils de Caburus, chef de leur nation, et sont repoussés dans les murs de leurs villes. Les Allobroges, ayant établi près du Rhône des postes nombreux, mettent beaucoup de zèle et de diligence dans la défense de leur territoire."
Dion Cassius, Histoire romaine, XL, 39 :"Avant cet événement, Vercingétorix, à qui César ne paraissait plus redoutable à cause de ses revers, se mit en campagne contre les Allobroges."