Dans le Basso Novarese et plus hypothétiquement, le Colline Novaresi
Capitale:
Novaria (Novare)
Vertamocores - Peuple celtique de la Gaule cisalpine, qui ne nous est connu que par une unique mention faite par Pline, sous la forme ablative plurielle ex Vertamocoris, supposant un nominatif pluriel Vertamocori (Histoire naturelle, III, 124). Leur nom est gaulois, il s'explique par vertamos / vertamicos qui signifie "sommet, excellent", associé à corio "troupe, armée". La signification littérale de ce composé était "ceux qui ont d'excellentes troupes". Cette unique attestation laisse entendre qu'ils vivaient dans la région de Novaria (Novare), ville qu'ils auraient fondé. D'après ce seul indice, il est tentant de croire que le municipe romain de Novaria (fondé au Ier s. av. J.-C.) ait pu en conserver les frontières, ne serait-ce que partiellement. Si tel est bien le cas, leur territoire se situait entre la Sesia et le Tessin, et correspondrait assez largement au Basso Novarese. Les bornes septentrionales de leur territoire n'étant pas connues, il n'est pas possible de dire si le Colline Novaresi était de leur ressort.
Selon Pline, les Vertamocores étaient un peuple originaire de Gaule transalpine, tombé sous la dépendance des Voconces de son temps. Ce même auteur attribuait aux Vertamocores la fondation de Novaria (Novare), s'opposant ainsi à Caton, qui lui l'attribuait aux Ligures (Origines, cité par Histoire naturelle, III, 124). La date de leur arrivée dans la plaine du Pô n'est pas connue.
Les Vertamocores étaient de probables utilisateurs de l'alphabet de Lugano, comme en témoigne la découverte, sur leur territoire supposé, de la stèle de San-Bernardino-di-Briona. Suivant M. Lejeune (1970 ; 1988), cette inscription remonterait à la seconde moitié du IIe s. av. J.-C.
Les différentes sources relatives aux événements qui eurent lieu dans la région au cours du IIIe s. av. J.-C. ne mentionnent jamais les Vertamocores, ni les autres peuples du voisinage coincés entre les Insubres et Taurins, invitant à croire que les uns et les autres aient pu passer sous la dépendance d'un de ces deux peuples. Bien que ce témoignage nettement postérieur doive être abordé avec certaines précautions, on notera justement que Ptolémée place Νουαρία / Novaria (Novare) chez les Ἴνσουβροι / Insubres (Géographie, III, 1, 33) (1). Ainsi, bien que rien ne le prouve formellement, il est fort probable que les Vertamocores aient été affectés par la guerre que se livrèrent les Insubres et Taurins en 218 av. J.-C., sans que nous ne puissions dire s'ils en étaient des belligérants, ou soumis à l'un de ces derniers.
Quel qu'ait été leur statut antérieur, une fois passés sous l'autorité de Rome, les Vertamocores lui restèrent fidèles, notamment au cours de la Guerre sociale. A l'instar des autres cités-alliées de Transpadane, ils furent récompensés de leur fidélité par l'octroi du droit latin en 89 av. J.-C.. Dans ce cadre, le territoire des Vertamocores fut érigé au rang de municipe ; le municipe des Novarienses.
(1) Aux yeux de Ptolémée (milieu du IIe ap. J.-C.), que signifiait donc ce rattachement aux Insubres, sinon le souvenir d'une appartenance, ou d'une dépendance, plus ancienne ?
Pline, Histoire naturelle, III, 124 :"Novare, issue des Vertacomacores, qui forment aujourd'hui même un canton des Vocontiens, non, comme le dit Caton, des Ligures : deux tribus de ces derniers, les Lèves et les Mariques, ont fondé Ticinum, non loin du Pô."