Arduenna / Arduinna - Vaste forêt de Gaule s'étendant selon César (Commentaires de la guerre des Gaules, V, 3 et VI, 29) entre le Rhin, le territoire des Trévires, des Rèmes et le territoire des Nerviens, soit la région comprise entre la Sambre, la Meuse, le Rhin et au Sud le contact entre le massif des Ardennes et le bassin parisien. Strabon (Géographie, IV, 3, 5) reconnaît cette forêt jusqu'au territoire des Atrébates, des Morins, des Eburons et des Ménapes. A l'instar du massif des Ardennes, la forêt du même nom, ont pour déesse tutélaire Arduinna / Ardbinna.
Jules César, La guerre des gaules, V, 3 : Indutiomaros au contraire lève de la cavalerie et de l'infanterie ; tous ceux que leur âge met hors d'état de porter les armes, il les fait cacher dans la forêt des Ardennes, forêt immense, qui traverse le territoire des Trévires, et s'étend depuis le fleuve du Rhin jusqu'au pays des Rèmes
Jules César, La guerre des gaules, VI, 29 : Comme les blés commençaient à mûrir, il partit lui-même pour la guerre d'Ambiorix, par la forêt des Ardennes, qui est la plus grande de toute la Gaule, et qui, s'étendant depuis les rives du Rhin et le pays des Trévires jusqu'à celui des Nerviens, embrasse dans sa longueur un espace de plus de cinq cents milles
Strabon, Géographie, IV, 3, 5 : "Le pays des Morins, des Atrébatiens et des Eburons offre le même aspect que celui des Ménapes, l'aspect d'une forêt, mais d'une forêt d'arbres très peu élevés, qui, tout en présentant une superficie considérable, n'a pourtant que les 4000 stades d'étendue que les historiens lui donnent. On désigne cette forêt sous le nom d'Arduenne. Habituellement, en cas de guerre et d'invasion, les gens du pays entrelaçaient ensemble les branches de ces arbustes, qui sont épineux et rampants comme des ronces, pour que l'ennemi trouvât tous les passages obstrués ; dans certains endroits même ils enfonçaient en terre de gros pieux, après quoi ils allaient se cacher eux et leurs familles au plus profond des bois dans les petites îles de leurs marais."