(1) Le très grand cavalier ; (2) le grand prieur ; (3) le grand secours
Attestée:
Sur plusieurs inscriptions
Atepomarus - Nom typiquement celtique évoqué sur plusieurs inscriptions lapidaires provenant d'Aquitaine, de Lyonnaise, de Narbonnaise et du Norique, mais également relevé sur des dédicaces de potiers dont les productions ont été exportées dans les différentes provinces de Gaule et dans les deux Germanies. Dans un premier temps, X. Delamarre (2003) a reconnu dans cet anthroponyme un composé en *at(e)-epo-maros, avec le préfixe intensif *ate-, associé à *-epo-, qui signifie "cheval de selle" et à -mâros, "grand". Suivant cette hypothèse, une traduction par "le très grand cavalier" s'imposait. Dans un deuxième temps, ce même auteur a proposé d'identifier un premier composant *atepo- (< *ad-tepo-), qu'il traduit par "prier / recourir / implorer". Suivant cette proposition, il propose donc de traduire ce nom par "le grand prieur", qui renvoie peut être à une ancienne fonction sacerdotale (Delamarre, 2007). Depuis, il a également proposé une traduction plus large par "le grand secours" (Delamarre, 2019). Les variantes Atepomarius et Atpomarus sont également attestées. Ce nom est également attesté dans deux mythes rapportés par Plutarque ; Atepomaros, l'un des héros fondateurs de Lyon, et le roi gaulois Atepomaros ayant mené une guerre contre Rome, mais également en tant que théonyme (Cf.Atepomarus).
Un potier du nom d'Atepomarus a officié à Lezoux au milieu du Ier s. ap. J.-C., comme l'attestent la découverte de nombreuses estampilles de potier à son nom, sur des céramiques gallo-romaines de formes diverses. Il est réputé pour ses vases originaux et richement ornés, avec couronnes de feuillages et autres décorations géométriques, et autres articles de vaisselle, tels que des assiettes (Vertet, 1962 ; Bet, 1988 ; Hartley & Dickinson, 2008). Les oeuvres de ce potier furent diffusées dans les provinces de Gaule aquitaine, de Gaule belgique, de Gaule lyonnaise, de Gaule narbonnaise, de Germanie inférieure et de Germanie supérieure. Les estampilles utilisées furent diverses, on y rencontre aussi bien son nom seul au nominatif ATEPOMARVS ou au génitif, plus ou moins abrégé ATEP(OMARI), ATEPOM(ARI), ATEPOMAR(I), ATEPOMARI. Parfois, les formules employées furent plus longues, telles que ATEPO(MARI) M(ANV) "de la main d'Atepomarus", ATEPOMA(RVS) FEC(IT) "Atepomarus a fait", ou encore ATEPOMAR(I) O(FFICINA), OF(FICINA) ATEP(OMARI) et OF(FICINA) ATEPO(MARI) "Atelier d'Atepomarus".
À Orléans (Loiret), une épitaphe fournit une autre attestation de ce nom. Atepomarus y est mentionné pour avoir été le père de […]elius Magnus, qui était un Sénon, qui occupa la fonction de curateur de Cenabum (CIL 13, 3067).
Une inscription de Narbonne, évoque un autre Atepomarus. Cette inscription funéraire a été posée par Venusta, son affranchie, pour elle-même et pour Melissus, l'affranchi de cette dernière (CIL 12, 5216).
Narbonne (CIL 12, 5216) VENVS[T]A ATEPOMARI LIBERTA SIBI ET MELISSO LIB(ERTO) SVO VIVA FECIT
"Venusta, affranchie d'Atepomarus, pour elle-même et pour son affranchi, Melissus, a fait (ce monument) de son vivant."
Une inscription fort lacunaire découverte à Trbovlje (Basse-Styrie, Slovénie), dans l'ancienne province du Norique, évoque une personne portant ce nom. Son état de conservation ne permet pas, hélas, de déterminer les liens qui l'unissaient aux autres personnes mentionnées (AE 1997, 1225).