Peuple de la Gaule transalpine, puis des provinces romaines de Gaule aquitaine et de Gaule narbonnaise. Leur territoire originel correspondait à celui de l'ancien diocèse de Saint-Lizier-en-Couserans (avant 1790), soit le Couserans, et à l'ancien diocèse de Rieux, soit le Volvestre et le Pédaguès. À l'époque gallo-romaine, leur emprise territoriale fut réduite et leur cité eut Saint-Lizier-en-Couserans (Ariège) pour chef-lieu.
Attestations et étymologie
Les Consoranniens furent mentionnés par Pline, comme constituant deux entités distinctes. La première, située en Gaule narbonnaise, est désignée sous la forme Consuarani (Histoire naturelle, III, 32). La seconde, située en Gaule aquitaine, est désignée sous la forme Consoranni (Histoire naturelle, IV, 108). La portion située en Gaule aquitaine fut par la suite mentionnée sur la Notice des Gaules par le nom de ciuitas Consurannorum.
Histoire
● La première phase de la conquête romaine
Les deux entités distinctes décrites par Pline, appartenaient toutes deux à la Gaule transalpine. Cette division semble refléter un assujettissement à Rome à l'occasion de deux phases de conquête distinctes. La première phase de cette conquête se fit du temps de Quintus Fabius Maximus, Cneius Domitius Ahenobarbus et Quintus Martius Rex (121-118 av. J.-C.). Aucune source ancienne n'évoque précisément le cas des Consoranniens, mais tout porte à penser que la portion nord de leur territoire, voisine de celui des Volques Tectosages, fut détachée dés cette époque. Cela expliquerait assez bien pourquoi, par la suite, ces régions furent rattachées à la cité des Tolosates.
● La campagne de Pompée
La seconde phase de la conquête romaine fut contemporaine de l'intervention de Pompée contre les Gaulois révoltés (77-76 av. J.-C.), en marge de la guerre sertorienne (78-71 av. J.-C.). En effet, l'ouest de la Gaule transalpine, soumise à Rome, a semble-t-il pris fait et cause pour Quintus Sertorius, de même qu'une partie des Aquitains (encore indépendants). Pompée (Cnaeus Pompeius) y fut envoyé pour rétablir l'ordre, et dans ce cadre, il intervint semble-t-il dans la portion de la Gaule aquitaine, voisine de la province de Gaule transalpine. En témoigne la déduction de la cité des Convènes, au terme de la guerre sertorienne, à l'ouest du territoire des Consoranniens. Ces derniers furent donc assurément soumis à Rome à cette occasion.
● Intégration des Consoranniens à l'Empire romain
Les deux portions des Consoranniens furent dans un premier temps intégrées à la province de Gaule transalpine. Dans le cadre de la réorganisation territoriale opérée par Auguste (27 av. J.-C.), les Consoranniens du Couserans, tout comme les Convènes, furent rattachés à la province de Gaule aquitaine, tandis que ceux du Volvestre et du Pédaguès intégrèrent la province de Gaule narbonnaise (Pline, Histoire naturelle, III, 32 ; IV, 108).
Ces deux petites entités ne parvinrent semble-t-il pas à constituer des cités véritables, si bien qu'elles furent rattachées administrativement à deux cités voisines. Les Consoranniens du Couserans furent amalgamés aux Convènes, tandis que ceux du Volvestre et du Pédaguès furent amalgamés aux Tolosates. Leur absence dans l'énumération faite dans la Géographie de Ptolémée indique que la perte de leur autonomie fut nécessairement antérieure au milieu du IIe s. ap. J.-C. (Géographie, II, 7).
● La cité des Consoranniens au Bas-Empire
C'est très certainement à la fin du IIIe s. ap. J.-C. que les Consoranniens du Couserans retrouvèrent leur autonomie. Selon la date de cette autonomie, il est fort probable que des magistrats de cette cité firent partie de ceux qui partirent en délégation à Rome, afin d'obtenir la création d'une nouvelle province, la Novempopulanie (entre 271 et 285 ap. J.-C.). Au plus tard, ils ne recouvrirent leur indépendance qu'entre la fin du IVe s. et le début du Ve s. ap. J.-C., époque à laquelle cette cité fut mentionnée sous le nom de ciuitas Consurannorum sur la Notice des Gaules.
Sources littéraires anciennes
Pline, Histoire naturelle, III, 32 :"Par sa culture florissante [la Narbonnaise], par les moeurs et le mérite de ses habitants, par son opulence, elle ne le cède à aucun des pays soumis à l'empire ; en un mot, c'est plutôt l'Italie qu'une province. Sur la côte sont : la contrée des Sardons, et, dans l'intérieur, celle des Consuarans ; les fleuves, le Tecum et le Vernodubrum ; les villes, Illébéris, faible reste d'une cité grande jadis ;"
Pline, Histoire naturelle, IV, 108 :"A l'Aquitaine appartiennent les Ambilatres, les Anagnutes, les Pictons, les Santons, libres ; les Bituriges, libres, surnommés Ubisques ; les Aquitains qui ont donné leur nom a la province ; les Sediboniates ; puis les Convènes rassemblés dans une ville ; les Bégères, les Tarbelliens, surnommés Quatuor Signani (à cause d'une garnison de quatre enseignes) ; les Cocosates, surnommés Sex Signani ; les Vénames, les Onobrisates, les Bélendes, la chaîne des Pyrénées ; au-dessous, les Monèses, les Osquidates des montagnes, les Sibyllates, les Campones, les Bercorcates, les Bipedimuens, les Sassuminiens, les Vellates, les Tornates, les Consoranniens, les Ausques, les Élusates, les Sottiates, les Osquidates de la plaine, les Succasses, les Tarusates, les Basabocates, les Vasséens, les Sénnates, les Cambolectres, les Agésinates (ou Cambolectres Agésinates) ;"
Sources
• Pierre Crombet pour l'Arbre Celtique
• Julien Quiret pour l'Arbre Celtique