La défaite des Belges, lors de la bataille de l'Aisne, puis la dispersion des rescapés, permirent aux Romains d'entrer sur le territoire des Suessions. Ils se mirent immédiatement en route pour Noviodunum (oppidum de Pommiers), ville qui semble avoir été leur capitale. Ayant appris que la garnison chargée de défendre la ville était peu fournie, César entreprit de prendre la ville d'assaut, mais dut finalement y renoncer. En effet, Noviodunum était défendue par un large fossé et de hauts murs d'enceinte. Il se résolut donc à en faire le siège et fit édifier son camp. Alors que les travaux de siège débutaient, les Suessions rescapés de la bataille de l'Aisne parvinrent à gagner Noviodunum nuitamment, ce qui renforça encore les défenseurs de la ville (Guerre des Gaules, II, 12).
Rapidement, des mantelets furent construits, lesquels approchèrent bientôt de l'enceinte. Parallèlement, César fit élever une terrasse et édifier des tours d'assaut. À la vue de ces imposants travaux, les défenseurs de Noviodunum prirent peur et dépêchèrent des députés à César pour négocier leur reddition. Les Rèmes, nouveaux alliés des Romains, intercédèrent en faveur des Suessions, leurs anciens alliés. Ils obtinrent qu'ils furent épargnés (Guerre des Gaules, II, 12). Les Suessions durent cependant livrer leurs armes, mais aussi de nombreux otages, dont les membres les plus éminents de ce peuple et les deux fils de Galba (Guerre des Gaules, II, 13). Nous savons par ailleurs que César exigea d'eux un contingent, pour poursuivre à ses côtés la guerre contre la coalition belge (1). Enfin, il est possible de conjecturer que ce fut dans le cadre de cette reddition que les Suessions intégrèrent la clientèle des Rèmes et que les Meldes obtinrent leur autonomie (2).
(1)César évoque cette disposition dans son récit de la bataille de la Sambre (Guerre des Gaules, II, 17).
(2) Il a parfois été suggéré que les Sulbanectes ait pu prendre leur indépendance à la même époque, ce qui est fort douteux. Aucune preuve de l'existence de leur cité n'est antérieure au milieu du Ier s. av. J.-C.
Sources littéraires anciennes
César, Guerre des Gaules, II, 12 :"Le lendemain, César, avant que l'ennemi se fût rallié et remis de sa terreur, dirigea son armée vers le pays des Suessions, contigu à celui des Rèmes, et, après une longue marche, arriva devant la ville de Noviodunum. Il essaya de l'emporter d'assaut, sur ce qu'il avait appris qu'elle manquait de garnison ; mais la largeur des fossés, la hauteur de ses murs défendus par un petit nombre d'hommes, l'empêchèrent de s'en rendre maître. Il retrancha son camp, et se mit à faire des mantelets et à disposer tout ce qui était nécessaire pour le siège. Pendant ces préparatifs, tous ceux des Suessions qui avaient échappé à la défaite entrèrent la nuit suivante dans la place. On pousse aussitôt les mantelets contre les murs, on élève la terrasse, on établit les tours. Les Gaulois, effrayés de la grandeur de ces travaux qu'ils n'avaient jamais vus, dont ils n'avaient jamais entendu parler, et de la promptitude des Romains à les exécuter, envoient des députés à César pour traiter de leur reddition ; et, sur la prière des Rèmes, ils obtiennent la vie sauve."
César, Guerre des Gaules, II, 13 :"César reçut pour otages les principaux de la ville, les deux fils du roi Galba lui-même, se fit livrer toutes les armes de la place, accepta la soumission des Suessions, et marcha avec son armée contre les Bellovaques."