Les Gaulois s'attaquent aux Étrusques et s'approprient l'Étrurie padane [-400:-350]
Les Gaulois s'attaquent aux Étrusques et s'approprient l'Étrurie padane (entre 400 et 350 av. J.-C.)
Les Étrusques occupaient de vastes domaines dans la péninsule italique. Le 'coeur de leur civilisation se situait en Toscane, mais au cours du VIIIe-VIe s. av. J.-C., ils ont étendu leur domination à la fois au nord et au sud de ce domaine ancestral. Au nord, ils s'étaient avancés bien au-delà de l'Apennin, et avaient soumis une grande partie de la plaine du Pô, jusqu'à l'Adriatique. Au sud, leur possessions s'étendaient jusqu'en Campanie. Les Étrusques étaient organisés en cités-États confédérées, lesquelles appartenaient à deux grandes dodécapoles (groupes des douze cités-États unies sur un plan religieux), l'une couvrant la Toscane et s'entendant le long de la Mer Tyrrhénienne, et l'autre s'entendant sur la plaine du Pô.
Les conflits entre la République romaine et les cités-États de la dodécapole de l'Étrurie méridionale ont eu tendance à se multiplier à partir du début du Ve s. av. J.-C. Ces conflits tournèrent majoritairement en faveur de Rome affaiblissant considérablement les cités étrusques. A ces guerres romano-étrusques sont venues s'ajouter la perte de l'ensemble des possessions étrusques en Campanie, prises par les Samnites.
Lorsqu'à la transition du Ve et du IVe s. av. J.-C., les Gaulois franchirent les Alpes et fondirent sur l'Étrurie, les cités-États étrusques fort désunies ne purent rien faire pour freiner leur expansion. Ainsi, simultanément, les cités des dodécapoles de l'Étrurie méridionale et de l'Étrurie padane furent attaquées. Si l'Étrurie méridionale parvint, - non sans difficultés - à encaisser le choc, les cités de l'Étrurie padane furent quant à elles balayées.
Polybe, Histoire générale, II, 17 :"Cette plaine était autrefois habitée par les Étrusques, qui à la même époque occupaient également les environs de Capoue et de Noles, qu'on appelle les Champs Phlégréens ; cette région est d'un accès facile pour tous ses voisins, de sorte qu'elle est bien connue et très célèbre pour tous ses avantages. Aussi, quand on étudie l'histoire de l'Étrurie et de son empire, faut-il entendre par là non pas le territoire que les Étrusques occupent actuellement, mais la plaine du Pô avec toutes les ressources qu'elle leur offrait. Les Gaulois, qui étaient leurs voisins, entrèrent en relations avec eux ; séduits par la beauté du pays, ils saisirent un prétexte futile pour envahir brusquement la vallée du Pô avec une armée immense, en chassèrent les Étrusques et s'y établirent à leur place."
Diodore de Sicile, Bibliothèque historique, XIV, 113 :"Dans le même temps où Denys poussait le plus vigoureusement le siège de Rhégium, les Celtes habitant au delà des Alpes, passèrent les défilés avec des trompes nombreuses, vinrent occuper le pays situé entre l'Apennin et les Alpes, et en expulsèrent les Tyrrhéniens qui l'habitaient. Quelques écrivains prétendent que ces derniers sont une colonie des douze villes de la Tyrrhénie ; d'autres soutiennent que ce sont des Pélasges qui, avant la guerre de Troie, chassés de la Thessalie par le déluge de Deucalion, vinrent s'établir dans cette contrée. Les Celtes se partagèrent donc le territoire par tribus"
Tite-Live, Histoire romaine, V, 33 : "Les Étrusques, avant qu'il ne fût question de l'empire romain, avaient au loin étendu leur domination sur terre et sur mer; les noms mêmes de la mer Supérieure et de la mer Inférieure qui ceignent l'Italie comme une île, attestent la puissance de ce peuple : les populations italiques avaient appelé l'une mer de Toscane, du nom même de la nation, l'autre mer Adriatique, du nom d'Adria, colonie des Étrusques. Les Grecs les appellent mer Tyrrhénienne et mer Adriatique. Maîtres du territoire qui s'étend de l'une à l'autre mer, les Étrusques y bâtirent douze villes, et s'établirent d'abord en deçà de l'Apennin vers la mer Inférieure ; ensuite de ces villes capitales furent expédiées autant de colonies qui, à l'exception de la terre des Vénètes, enfoncée à l'angle du golfe, envahirent tout le pays au-delà du Pô jusqu'aux Alpes."
Tite-Live, Histoire romaine, VI, 35 :"Ensuite, par les Alpes Pennines arrivent les Boiens et les Lingons, qui, trouvant tout le pays occupé entre le Pô et les Alpes, traversent le Pô sur des radeaux, et chassent de leur territoire les Étrusques et les Ombriens : toutefois, ils ne passèrent point l'Apennin."
Justin, Abrégé des Histoires philippiques de Trogue Pompée, XX, 5 :"De fait, pour ces Gaulois, la cause de leur venue en Italie et de leur recherche de nouvelles installations fut la discorde intestine et les dissensions, continuelles chez eux ; alors que pris du dégoût de cette situation, ils étaient venus en Italie, ils chassèrent de leurs installations les Étrusques et fondèrent Milan, Côme, Brescia, Vérone, Bergame, Trente et Vicence."