La première mention relative à la tribu gauloise des Allobroges est donnée par l'historien grec Polybe lors de la traversée du Rhône par le général carthaginois Hannibal en 218 av. J.-C., peu après une première rencontre entre l'armée romaine et l'armée carthaginoise le long du Rhône. Il campa sur une île de ce fleuve pour se protéger des romains et des Gaulois. Là il dû servir de médiateur dans un conflit interne au peuple des Allobroges (Tite-Live, Histoire romaine, XXI, 31, 5-9 et Polybe, Histoire générale, III, 10), ce qu'il accepta de faire voyant ainsi le passage des Alpes assuré. Deux frères prétendaient chacun être le roi légitime des Allobroges. Seul le nom de l'aîné nous a été rapporté, Brancus (Tite-Live, Histoire romaine, XXI, 31, 5-9), pour lequel Hannibal prit parti et lui donna le trône.
Polybe, Histoire générale, III, 10: "Hannibal trouva dans cette île deux frères qui, armés l'un contre l'autre, se disputaient le royaume. L'aîné mit Hannibal dans ses intérêts, et le pria de lui aider à se maintenir dans la possession où il était. Le Carthaginois n'hésita point ; il voyait trop combien cela lui serait avantageux. Il forma donc une alliance avec lui, et l'aida à chasser son frère. Il fut bien récompensé du secours qu'il avait donné au vainqueur."
Tite-Live, Histoire romaine, XXI, 31, 5-9: "5. Près de là se trouvent les Allobroges, peuple qui ne le cède, en puissance, en renommée, à aucune nation de la Gaule. Il était alors divisé par la querelle de deux frères qui se disputaient la couronne. L'aîné, nommé Brancus, d'abord possesseur du trône, en avait été chassé par son frère et par les jeunes guerriers du pays, qui, à défaut du droit, faisaient valoir la force. La décision de ce démêlé, survenu si à propos, fut remise à Hannibal : nommé arbitre des deux princes, il rendit l'empire à l'aîné, d'après l'avis du sénat et des chefs. Brancus reconnaissant fournit aux Carthaginois des provisions de toute espèce, et surtout des vêtements, que le froid si rigoureux des Alpes rendait indispensables. Les dissensions des Allobroges apaisées, Hannibal, qui se dirigeait vers les Alpes, n'en prit pas encore directement le chemin. Il se détourna sur la gauche vers le pays des Tricastins, et, côtoyant l'extrême frontière des Voconces, il pénétra sur le territoire des Tricorii, sans éprouver sur sa route aucun retard, jusqu'aux bords de la Durance."
Après avoir rétabli l'unité du peuple des Allobroges, Hannibal reçu l'aide de ce peuple pour affronter la rigueur des Alpes. Il s'avança vers le territoire des Tricastins, longea la frontière des Voconces, puis pénétra sur le territoire des Tricores jusqu'aux bords de la Durance qu'il traverse avec grandes difficultés (Tite-Live, Histoire romaine, XXI, 31, 9-12). Il semble que les troupes carthaginoises étaient alors talonnées par les légions du Consul Publius Cornélius, qui abandonna cette poursuite aux pieds des Alpes, espérant avoir le temps de rembarquer ses troupes (à Marseille ?) et de surprendre Hannibal de l'autre côté des Alpes, en Gaule cisalpine (Tite-Live, Histoire romaine, XXI, 32).