Campagne de Claude en Bretagne [août / septembre 43]
Campagne de Claude en Bretagne (août / septembre 43 ap. J.-C.)
Les victoires remportées par les Romains en Bretagne ne leur permirent pas pour autant de pacifier totalement le sud de l'île, bien au contraire. Loin de déposer les armes, les Bretons ont conservé une détermination intacte et ont même infligé un sérieux revers aux troupes d'Aulus Plautius, immédiatement après la bataille de la Tamise. Incapable de poursuivre sa campagne sans courir le risque de perdre les territoires conquis, il fit appel à l'empereur Claude.
Claude s'est absenté de Rome que six mois, mais ne passa que seize jours sur l'île de Bretagne. Selon les rares sources ayant relaté cette courte campagne, la contribution de l'empereur fut décisive (Dion Cassius, Histoire romaine, LX, 23 ; Suétone, Vies des douze Césars : Vie de Claude, XVII).
(1) D'après Dion Cassius (Histoire romaine, LX, 23) et Suétone (Vies des douze Césars : Vie de Claude, XVII), Claude a quitté Rome pour se rendre en Bretagne, et n'est revenu dans sa capitale que six mois plus tard, au cours du consulat de Titus Statilius Taurus et le second de Caius Sallustius Crispus Passienus (Dion Cassius, Histoire romaine, LX, 23). Le second consulat de Caius Sallustius Crispus Passienus a été avant-tout honorifique, puisqu'au cours du mois de son entrée en fonction (janvier), il a été remplacé par le consul-suffect Publius Pomponius Secundus, dont le nundinium s'est étendu jusqu'en juin 44 ap. J.-C. Ceci implique que Claude a quitté Rome en août 43 ap. J.-C.
Dion Cassius, Histoire romaine, LX, 21 :"Cette perte, jointe à ce que, malgré la mort de Togodumnus, les Bretons, loin de céder, ne s'en soulevaient qu'avec plus d'ardeur de toute part pour le venger, ayant inspiré des craintes à Plautius, il ne s'avança pas plus loin, il se contenta de veiller sur les parties conquises et manda Claude ; car il lui avait été prescrit d'agir ainsi, s'il survenait quelque accident ; entre autres ressources préparées en abondance pour cette expédition, on avait réuni des éléphants. Quand la nouvelle parvint à Claude, il remit les affaires intérieures et même les soldats à L. Vitellius, son collègue (il lui avait donné le consulat pour six mois entiers, sur le pied d'égalité avec lui), et partit lui-même pour la guerre. S'embarquant pour Ostie, il gagna Marseille, et de là, voyageant tantôt par terre, tantôt sur les fleuves, il parvint à l'Océan, d'où, passant en Bretagne, il rejoignit, sur les bords de la Tamise, son armée qui l'attendait."
Suétone, Vies des douze Césars : Vie de Claude, XVII :"Il ne fit qu'une seule expédition militaire, et elle fut peu considérable. Le sénat lui avait décerné les ornements du triomphe. Mais, trouvant que c'était trop peu pour la majesté de son rang, il voulut un triomphe complet, et choisit pour le champ de ses exploits la Bretagne, qui n'avait pas été attaquée depuis Jules César, et qui se soulevait à l'occasion de quelques transfuges qu'on n'avait pas rendus. Il s'embarqua à Ostie ; mais il faillit être deux fois submergé par un vent impétueux sur la côte de Ligurie, et près des îles Stoechades. Aussi vint-il par terre de Marseille à Gésoriacum où il opéra son passage."