Malgré le manque de navires pour mener à bien cette conquête, à l'instar de Caius Suetonius Paulinus, Cnaeus Iulius Agricola n'y renonça pas. Il fit traverser par ses troupes l'étroit bras de mer séparant Mona du territoire des Ordovices, aussi bien à la nage que par les quelques points guéables. Surpris, les habitants de l'île réclamèrent la paix (Tacite, Vie d'Agricola, XVIII).
Tacite, Vie d'Agricola, XVIII :"Agricola savait qu'il lui fallait immédiatement tirer parti de sa réputation et que sa première victoire ferait peur au reste de la Bretagne. Il projeta de soumettre l'île de Mona, dont Paulinus, comme je l'ai déjà rappelé, avait dû interrompre la conquête à cause de la rébellion de toute la province. Décision d'autant plus surprenante qu'on manquait de bateaux. Mais, sans se laisser démonter, le chef réfléchit et trouva le moyen de débarquer : il sélectionna avec le plus grand soin des soldats auxiliaires, qu'il fit se débarrasser de tous leurs bagages personnels. Ces hommes connaissaient les passages guéables et, comme leurs ancêtres, savaient nager tout en se dirigeant avec leurs armes et leurs chevaux. Agricola les lança si soudainement que les ennemis ne revinrent pas de leur stupéfaction : ils s'attendaient à une flotte, à des navires portés par la marée haute et crurent que rien n'était difficile ni insurmontable pour des hommes venus se battre dans ces conditions. L'île demanda la paix et passa sous notre pouvoir."