Gaulois se soulèvent contre le cens [-13:-12]

Les Gaulois se soulèvent contre le cens [-13:-12]

Les Gaulois se soulèvent contre le cens (13-12 av. J.-C.)

Après le départ d'Auguste, qui advint au cours du consulat de Tiberius Caesar Augustus et Publius Quinctilius Varus (13 av. J.-C.) (Dion Cassius, Histoire romaine, LIV, 25), le contrôle de la Gaule chevelue échut à Nero Claudius Drusus. Ce dernier entreprit d'effectuer le cens des Gaulois (Histoire romaine (Periochae), CXXXVIII), c'est à dire d'établir la liste des citoyens et de leurs biens, en vue, notamment, d'organiser la perception de l'impôt. Cette décision engendra des tensions en Gaule, qui prirent une importance telle que Tite-Live parle de tumultus, terme par lequel les auteurs latins qualifiaient les menaces considérées comme graves (Periochae, CXXXIX). La gravité de la situation trouve un écho dans l'Histoire romaine de Dion Cassius qui indique que le désordre fut tel que les Sicambres et leurs alliés l'exploitèrent et rompirent le traité de paix conclu en 16 av. J.-C. pour relancer les hostilités contre Rome (Histoire romaine, LIV, 32). Cette menace entraîna la première campagne de Nero Claudius Drusus en Germanie (12 av. J.-C.).

Tite-Live et Dion Cassius se contredisent lorsqu'ils évoquent la pacification de la Gaule chevelue et de ses frontières par Nero Claudius Drusus. Selon le premier, le tumulte survenu lors de l'organisation du recensement prit fin après l'intervention militaire contre les Germains (Histoire romaine (Periochae), CXXXIX). Pour le second, ce ne fut qu'après avoir apaisé les Gaulois qu'il intervint en Germanie (Histoire romaine, LIV, 32).

Quel que soit l'ordre dans lequel les événements se succédèrent, Nero Claudius Drusus mit un terme au soulèvement des Gaulois (dans des conditions inconnues) après avoir convoqué les notables des différentes cités des trois provinces impériales gauloises (Gaule lyonnaise, Gaule belgique et Gaule aquitaine) à Lugdunum, pour l'inauguration du Sanctuaire fédéral des Trois Gaules (1^er août 12 av. J.-C.) (Dion Cassius, Histoire romaine, LIV, 32 ; Tite-Live, Histoire romaine (Periochae), CXXXIX).

Dion Cassius, Histoire romaine, LIV, 25 : "Après avoir mis ordre à tout dans la Gaule, dans la Germanie et dans l'Espagne, dépensant beaucoup pour chaque ville séparément, recevant beaucoup des autres, donnant aux unes la liberté et le droit de cité, en privant les autres, Auguste laissa Drusus en Germanie, et revint à Rome sous le consulat de Tibère et de Quintilius Varus."

Dion Cassius, Histoire romaine, LIV, 32 : "La même chose arriva à Drusus. Les Sicambres et leurs alliés ayant, à la faveur de l'absence d'Auguste et des efforts des Gaulois pour secouer le joug, recommencé la guerre, il prévint le soulèvement des peuples soumis en mandant les principaux chefs des Gaulois sous le prétexte de la fête qu'ils célèbrent encore aujourd'hui à Lyon au pied de l'autel d'Auguste ; puis, attendant les Celtes au passage du Rhin, il les tailla en pièces."

Tite-Live, Histoire romaine (Periochae), CXXXVIII : "Les Rhètes sont soumis par Tib. Néron et Drusus, beaux-fils de César. - Mort d'Agrippa, gendre de César. - Le recensement est effectué par Drusus."

Tite-Live, Histoire romaine (Periochae), CXXXIX : "Des cités de Germanie, situées en deçà et au-delà du Rhin sont assiégées par Drusus. - Fin du tumultus qui avait éclaté en Gaule à cause du recensement. - Dédicace de l'autel du dieu César au confluent de l'Arar et du Rhône ; on nomme comme prêtre C. Iulius Vercondaridubnus, un Héduen."

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