Entre le Rhône, la Montagnette et les Alpilles (Bouches-du-Rhône).
Capitale:
Tarasco / Tarusco (Tarascon) ?
[Tarusconienses] - Éphémère cité de la province de Gaule narbonnaise, dont le centre politique était Tarusco (Tarascon, Bouches-du-Rhône). L'emprise territoriale du territoire des Tarusconienses peut être conjecturé par le biais de la prise en compte de la topographie. De toute évidence, cette petite entité administrative contrôlait une portion de la rive gauche du Rhône, limitée au nord par ce même fleuve et la Montagnette et à l'est par les Alpilles. Cette emprise permettait aux Tarusconienses de contrôler une partie des flux de marchandises transitant par le Rhône, mais aussi un important point de passage à travers ce fleuve.
D'après la Géographie de Ptolémée (II, 10, 15), et selon toute vraisemblance, l'oppidum de Tarusco et son immédiate périphérie dépendaient originellement des Salyens. A l'instar de Glanum (Saint-Rémy-de-Provence), le degré d'autonomie de Tarusco vis-à-vis des Salyens, accrut très certainement à la fin du IIe s. av. J.-C., suite à la victoire remportée par les Massaliotes et les Romains, contre les Salyens et les Voconces (125-122 av. J.-C.), puis après la révolte des Salyens (90 av. J.-C.).
Après la capitulation de Massalia (49 av. J.-C.), les Romains réorganisèrent la région et plusieurs localités indigènes furent érigées en communautés autonomes de droit latin. Ce fut le cas pour les Tarusconienses, comme le prouve le fait que Pline les ait rangé parmi communautés élevées au rang d'oppidum latinum (Histoire naturelle, III, 37).
L'Histoire naturelle étant l'unique source attestant l'existence de cette petite cité, tout porte à croire qu'elle fut rapidement amalgamée à une de ses voisines, dés le Ier s. ap. J.-C. Les territoires des petites cités salyennes des Tarusconienses, Glanienses et Caenicenses, dépendaient tous du diocèse d'Avignon au Moyen-âge, héritier de la cité cavare des Avennienses. Aucune source n'évoque les conditions qui entraînèrent cette réorganisation, ni même la date de celle-ci. Deux hypothèses peuvent être proposées :
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La première est celle d'un rattachement ancien des éphémères cités des Tarusconienses et des Caenicenses, à la cité des Avennienses, dés le début du Ier s. ap. J.-C., dont on pourrait trouver une allusion chez Strabon. En effet, il indique que de son temps, le territoire des Cavares tendait à s'étendre au détriment de celui des Salyens, tant et si bien que les Volques Arécomiques n'eurent bientôt plus que ce peuple face à eux, sur la rive gauche du Rhône (Géographie, IV, 1, 12). Cette interprétation suppose cependant que le passage relatif au fait que la Durance séparait le territoire des Cavares et des Salyens, n'était alors plus d'actualité (Géographie, IV, 1, 11).
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La seconde impliquerait un rattachement des éphémères cités des Tarusconienses et des Caenicenses à celle des Glanienses au Ier s. ap. J.-C., puisque elle seule (exception de la seule cité des Arelatenses) se maintint au-delà de cette période. Elle fut à son tour amalgamée à celle des Avennienses, mais pas avant le début du IVe s. ap. J.-C. (1).
Pline, Histoire naturelle, III, 36-37 :"Dans l'intérieur des terres, colonies : Arles de la sixième légion, Béziers de la septième, Orange de la seconde ; dans le territoire des Cavares, Valence, des Allobroges Vienne ; villes latines : Aix des Salluviens, Avignon des Cavares, Apta Julia des Vulgientes, Alébécé des Reies Apollinaires, Alba des Helves, Augusta des Tricastins, Anatilia, Aeria, les Bormanni, les Comani, Cabellio, Carcasum des Volques Tectosages, Cessero, Carpentorate des Mémines, Ies Caenicenses, les Cambolectres, surnommés Atlantiques, Forum Voconii, Glanum, les Livii ; les Lutevans, appelés aussi Foroneronienses ; Nîmes des Arécomiques, les Piscènes, les Rutènes, les Samnagenses ; Toulouse des Tectosages, sur la frontière de l'Aquitaine ; les Tascons, les Tarusconienses, les Umbraniques ; les deux capitales de la cité des Vocontiens alliés, Vasio et Lucus Augusti ; dix-neuf villes sans renom, de même que vingt-quatre attribuées à Nîmes."
Strabon, Géographie, IV, 1, 12 :"De l'autre côté du fleuve, ce sont les Volces qui occupent la plus grande partie du pays, les Volces dits Arécomisques. Narbonne passe pour être leur port, il serait plus juste de dire qu'elle est celui de la Gaule entière, tant elle surpasse les autres villes maritimes par l'importance et l'activité de son commerce. Les Volces touchent au Rhône et voient s'étendre en face d'eux, sur la rive opposée, les possessions des Salyens et des Cavares, [disons mieux, des Cavares seuls,] car le nom de ce peuple l'a emporté sur tous les autres, et l'on commence à ne plus appeler autrement les Barbares de cette rive, lesquels d'ailleurs ne sont plus, à proprement parler, des Barbares, vu qu'ils tendent de plus en plus à prendre la physionomie romaine, adoptant tous la langue, les moeurs, voire même quelques-uns les institutions des Romains."