Magon Barca évacue la Ligurie (fin de l'été 203 av. J.-C.)
Après avoir été défaits par Publius Quinctilius Varus et de Marcus Cornelius Cethegus, les troupes carthaginoises menées par Magon Barca se replièrent sur le territoire des Ingaunes, où se trouvait leur flotte. Peu après, Magon reçut une délégation de Carthaginois qui l'avertit des périls encourus par la cité punique, depuis le début de l'intervention romaine en Afrique. En conséquence, le sénat carthaginois a ordonné à Magon et à son frère, Hannibal Barca, d'abandonner l'Italie, pour se porter à la défense de l'Afrique (Tite-Live, Histoire romaine, XXX, 19).
Se sachant poursuivi par l'armée romaine, diminué par sa défaite récente, tout autant que par sa blessure et face au péril imminent qui menaçait Carthage, Magon ordonna à son armée de se replier. Depuis le port de Savo (Savone), les Carthaginois quittèrent la Ligurie et firent route vers le sud. Magon ne survécu pas à cette traversée, sa blessure à la jambe précipita son décès alors que la flotte dépassait la Sardaigne (Histoire romaine, XXX, 19).
Tite-Live, Histoire romaine, XXX, 19 :"Magon partit à la faveur de la nuit suivante, allongeant sa marche autant que sa blessure lui permettait de supporter la fatigue ; il arriva au bord de la mer chez les Ligures Ingaunes. II y reçut une députation de Carthage, qui avait abordé peu de jours auparavant dans le golfe de Gaule, et qui lui apportait l'ordre de passer au plus tôt en Afrique. Son frère Hannibal, lui dit-on, devait en faire autant ; des députés étaient allés aussi lui en porter l'ordre. La situation des affaires de Carthage ne leur permettait plus l'occupation armée de la Gaule et de l'Italie. Magon, alarmé des ordres du sénat et du péril de sa patrie, craignait d'ailleurs de voir, s'il tardait, l'ennemi vainqueur s'acharner à sa poursuite, et les Ligures, quand ils sauraient que les Carthaginois abandonnaient l'Italie, se soumettre à ceux qui devaient bientôt être leurs maîtres ; il espérait que le mouvement de la traversée serait moins douloureux pour sa blessure que celui d'un voyage par terre, et qu'il aurait plus de commodités de toute espèce pour sa guérison. Il embarqua donc ses troupes et partit ; mais à peine avait-il dépassé la Sardaigne qu'il mourut des suites de sa blessure ; quelques vaisseaux carthaginois, dispersés en pleine mer, furent pris par la flotte romaine qui croisait sur les côtes de Sardaigne. Tels furent les événements qui s'accomplirent sur terre et sur mer dans la partie de l'Italie située au pied des Alpes. Le consul Gaius Servilius Géminus ne se signala par aucun exploit dans sa province d'Étrurie ni dans la Gaule, car il avait poussé jusque-là, mais il se fit rendre, après seize ans de servitude, son père Gaius Servilius et Gaius Lutatius, qui avaient été pris par les Boïens au bourg de Tannétum ; il rentra à Rome ayant d'un côté son père, et de l'autre Lutatius, trophée plus cher à sa famille qu'au pays."