Seconde campagne de César (été-automne 57 av. J.-C.)
Les menaces que faisaient peser les Helvètes et les Suèves sur la Gaule ayant pris fin, la présence romaine commença à irriter certains peuples gaulois, entré de fait dans la clientèle de Rome. Dans ce cadre, certains encouragèrent les Belges à entrer en guerre contre les Romains (Guerre des Gaules, II, 1). Au cours de l'hiver 58-58 av. J.-C., les Belges conclurent des alliances et convinrent de lever une large armée. Instruit de ce projet, Titus Labienus en avertit César, alors qu'il se trouvait en Gaule citérieure pour tenir l'assemblée provinciale. Conscient que cette révolte pourrait conduire à remettre en cause les bénéfices tirés par Rome des guerres de l'année 58 av. J.-C., César précipita son retour en Gaule ultérieure pour y mener une seconde campagne (Guerre des Gaules, II, 2).
La première campagne de César fut prétextée par le secours qu'il convenait d'apporter aux alliés de Rome. Dés cette seconde année de campagne, César ne chercha plus à dissimuler qu'il oeuvrait dans le cadre d'une guerre de conquête, si bien qu'il ne se contenta pas d'attaquer les Belges qui lui en avaient donné le prétexte.
Ainsi, en plus de mener une guerre contre les Belges, les Romains soumirent les Armoricains, bien que ceux-ci ne lui en aient pas donné de pretexte, et Publius Licinius Crassus Dives fut envoyé hiverner chez les Andes. Au cours de cette année, les Romains prirent donc également le contrôle sur les vallées de la Seine et de la Loire, qui étaient deux des principales voies de communication et d'échanges de Gaule. De la même manière, la campagne de Servius Sulpicius Galba dans la Vallée pénine visait clairement à prendre le contrôle de quelques cols des Alpes pour faciliter les échanges entre la Gaule ultérieure et l'Italie.
Ayant besoin que ses exploits fussent connus à Rome, à des fins politiques, César publia les deux premiers volumes de la Guerre des Gaules résumant ces deux premières campagnes. Le Sénat romain décrèta quinze jours d'actions de grâces aux dieux pour célébrer ses victoires.
Sources littéraires anciennes
César, Guerre des Gaules, II, 1 :"Pendant que César était, comme nous l'avons dit, en quartier d'hiver dans la Gaule citérieure, les bruits publics lui apprirent et les lettres de Labiénus lui confirmèrent que les Belges, formant, comme on a vu, la troisième partie de la Gaule, se liguaient contre le peuple romain et se donnaient mutuellement des otages. Cette coalition avait diverses causes ; d'abord, ils craignaient qu'après avoir pacifié toute la Gaule, notre armée ne se portât sur leur territoire ; en second lieu, ils étaient sollicités par un grand nombre de Gaulois : ceux qui n'avaient pas voulu supporter le séjour des Germains en Gaule, voyaient aussi avec peine l'armée des Romains hiverner dans le pays et y rester à demeure : d'autres, par inconstance et légèreté d'esprit, désiraient un changement de domination ; quelques-uns enfin, les plus puissants et ceux qui, à l'aide de leurs richesses, pouvaient soudoyer des hommes et s'emparaient ordinairement du pouvoir, prévoyaient que ces usurpations seraient moins faciles sous notre gouvernement."
César, Guerre des Gaules, II, 2 :"Inquiet de tous ces rapports, César leva deux nouvelles légions dans la Gaule citérieure, et les envoya, au commencement de l'été, dans la Gaule ultérieure, sous le commandement de Q. Pédius, son lieutenant. Lui-même rejoignit l'armée, dès que les fourrages commencèrent à être abondants ; il chargea les Sénons et les autres Gaulois, voisins des Belges, d'observer ce qui se passait chez eux, et de l'en instruire. Ils lui annoncèrent unanimement que ce peuple levait des troupes et qu'une armée se rassemblait. César alors n'hésite plus, et fixe son départ au douzième jour. Après avoir pourvu aux vivres, il lève son camp et arrive en quinze jours à peu près aux frontières de la Belgique."