Campagne de Servius Sulpicius Galba dans la Vallée pennine (automne 57 av. J.-C.)
À l'issue de la campagne de 57 av. J.-C. au cours de laquelle les peuples belges furent tour à tour subjugués, les légions romaines gagnèrent les quartiers d'hiver qui leurs furent assignés, tandis que le proconsul Jules César prit la route de l'Italie pour faire face à ses opposants. De manière assez surprenante, César attribua pour quartiers d'hiver à la légion XII Fulminata et à une partie de la cavalerie, un territoire que les Romains ne contrôlaient pas et qui était resté étranger aux affrontements qui ensanglantaient la Gaule ; celui des Nantuates, des Véragres et des Sédunes. Cette légion avait à sa tête Servius Sulpicius Galba, qui connaissait peut-être déjà les peuples de cette région, puisqu'il avait notamment pris part à la victoire du propréteur Caius Pomptinus sur les Allobroges (61 av. J.-C.). Quel était l'objectif de cette décision ?
Considérant la pacification définitive des Allobroges (61 av. J.-C.) et la soumission des Helvètes (58 av. J.-C.), César envisageait la possibilité de prendre le contrôle d'un premier franchissement dans les Alpes du nord, par la haute-vallée du Rhône (la Vallée pennine), le col du Grand-Saint-Bernard. Tenir ce col aurait apporté un avantage substantiel aux Romains, aussi bien sur un plan stratégique que commercial. En effet, il leur aurait permis de faire passer rapidement des troupes depuis l'Italie du nord à la Gaule centrale. En outre, le contrôle de cette voie de communication aurait permit aux commerçants italiens (qui s'y aventuraient déjà) d'emprunter cette route en toute sécurité et sans avoir à s'acquitter de taxes (César, Guerre des Gaules, III, 1).
César, Guerre des Gaules, III, 1 :"En partant pour l'Italie, César envoya Servius Galba avec la XIIème légion et une partie de la cavalerie chez les Nantuates, les Véragres et les Sédunes, dont le territoire s'étend depuis les frontières des Allobroges, le lac Léman et le Rhône jusqu'aux grandes Alpes. Ce qui l'y détermina, ce fut le désir d'ouvrir au commerce la route des Alpes, où les marchands ne circulaient jusque-là qu'au prix de grands dangers et en payant de forts péages. Il autorisa Galba, s'il le jugeait nécessaire, à installer la légion dans ces parages pour y passer l'hiver."
Sources
• Pierre Crombet pour l'Arbre Celtique
• Julien Quiret pour l'Arbre Celtique