Ulattia - Nom masculin attesté sur de nombreuses inscriptions antiques, évoquant des individus originaires des provinces romaines de Gaule aquitaine, de Gaule lyonnaise, des Alpes cottiennes, mais aussi de deux régions italiennes ; la Ligurie et le Latium. Cet anthroponyme est basé sur la racine celtique *ulato-, qui signifie "royauté / dignitaire / prince", et que nous retrouvons également dans le nom des Ulates en Irlande. Il est donc possible de traduire ce nom par "la princesse / la souveraine". Les variantes Ulato et Ulattius sont également attestées dans les mêmes régions.
Chez les Albenses Pompéiens (Bagiennes)
À Alba (province de Coni, Italie), une épitaphe mentionne une dénommée Ulattia Elicine, la défunte. D'après ce même document, elle était la compagne d'Etocmus, qui a fait ériger ce monument funéraire (CIL 05, 7613).
Alba (CIL 05, 7613) VLATTIAE ELICINE ETOCMVS VLATTI RVFI CONTVBER(NALI) B(ENE) MERENT(I) ET SIBI
"À Ulattia Elicine. Etocmus (fils d')Ulattius Rufus, à sa compagne, pour son bon mérite et pour lui-même (a érigé ce monument)."
Une inscription votive provenant d'Albenga (province de Savone, Italie) fournit une autre attestation. Ulattia y est mentionnée comme ayant été l'auteure d'une dédicace faite en l'honneur de Jupiter (AE 1936, 100).
Une inscription funéraire exhumée à Belley (Ain) mentionne une dénommée Ulattia Bassa, la défunte. Le monument funéraire a quant à lui été édifié par Salvianius Philus, son époux (CIL 13, 2518).
"Aux Dieux Mânes d'Ulattia Bassa(?). Salvianius Philus, à sa très sainte épouse, a pris soin de poser (ce monument)."
Chez les Bagiennes
À Bene Vagienna (province de Coni, Italie), une inscription funéraire mentionnant les membres d'une même famille et un couple de proches, a été découverte. Parmi les personnes évoquées figurent Ulattia Albanilla et son époux, Marcus Didius Phoebio, un affranchi et augustal. Si tous deux figurent sur cette inscription, c'est parce que Marcus Didius Phoebio était le meilleur ami de Marcus Cassius Tenax, celui qui a fait édifier le monument (CIL 05, 7676).
Bene Vagienna (CIL 05, 7676) V(IVVS) F(ECIT) M(ARCVS) CASSIVS T(ITI) F(ILIVS) CAM(ILIA) TENAX T(ITO) CASSIO MAXSIMO(!) PATRI MVCIAE P(VBLI) F(ILIAE) POLLAE MATRI CASSIAE PHYRALLIDI VXSORI(!) ET M(ARCO) DIDIO M(ARCI) L(IBERTO) PHOEBIONI AVG(VSTALI) AMICO OPTIMO ET VLATTIAE ALBANILLAE VXORI
"Marcus Cassius Tenax, fils de Titus, (de la tribu) Camilia, a fait (ce monument) de son vivant, pour Titus Cassius Maxsimus, son père, Mucia Pollia, fille de Publius, sa mère, Cassia Phyrallidis, son épouse, et Marcus Didius Phoebio, affranchi de Marcus, augustal, le meilleur ami, et Ulattia Albanilla, son épouse."
Une longue épitaphe provenant d'un monument funéraire d'Embrun (Hautes-Alpes) mentionne une dénommée Ulattia Marcella. D'après ce document, elle fut la fille d'un certain Marcus, l'épouse de Valentinus, la mère de Flavia Cassia et la belle-mère de Lucius Allius Verinus, celui qui fit poser cette inscription (CIL 12, 81 ; AE 1999, 997).
"Lucius Allius Verinus, fils de Verus, (de la tribu) Papiria, décurion, duumvir, flamine augustal des Alpes maritimes, (a érigé ce monument) pour lui-même et pour Flavia Cassia, fille de Valentinus, son épouse très affectionnée, défunte, pour Ulattia Marcella, fille de Marcus, la meilleure des belles-mères, de son vivant, pour Lucius Allius Avitus son fils, décurion, de son vivant, pour Lucius Allius Flavianus son fils, de son vivant (et) pour Allia Avita, sa fille, de son vivant."
Dans la même ville, une autre Ulattia est connue. En effet, une dénommé Ulattia Valerina est mentionnée sur une autre épitaphe, pour avoir fait ériger un monument funéraire à Allia Verana, sa fille (CIL 12, 85). La proximité des noms figurant sur cette inscription et la précédente laisse entendre qu'il pourrait être question des membres d'une même famille.
Sur le territoire de la commune de Levens (Alpes-Maritime), une inscription funéraire fournit une nouvelle attestation de ce nom. Ulattia, la défunte, y est mentionnée comme ayant été la femme de Cramaneius Secundus(?) (CIL 05, 7976).
"À Ulattia, épouse très affectionnée. Cramaneius Secundus(?) a posé (ce monument). Aux Dieux Mânes."
Dans le Latium
À Rome (Italie), l'épitaphe de Caius Sentius Regulianus fait mention d'une dénommée Ulattia Metrodora. Le cognomen grec Metrodora (Μητροδώρα) marque ici le fait qu'elle était très certainement une affranchie. Elle fut mentionnée ici, aux côtés du grand-père du défunt, pour avoir fait ériger ce monument. Notons aussi que Caius Sentius Regulianus habitait à Lugudunum (Lyon), où un affranchi des Ulattii (une importante famille ségusiave) est également connu. Il est fort probable qu'Ulattia Metrodora venait de cette région de Gaule.
Rome (CIL 06, 29722) D(IS) M(ANIBVS) S(ACRVM) C(AIO) SEN[TI]O REGVLIANO EQ(VITI) R(OMANO) DIFFVS(ORI) OLEARIO EX BAETICA CVRATOR(I) EIVSDEM CORPORIS NEGOT(IATORI) VINARIO LVGVDVN(I) IN CANABIS CONSISTEN(TI) CVRATORI ET PATRONO EIVSD(EM) CORPORIS NAVTAE ARARICO PATRONO EIVSD(EM) CORPORIS PATRONO IIIIIIVIR(ORVM) LVGVDVNI CONSISTENTIVM L(VCIVS) SILENIVS REGINVS AVS ET VLATTIA METRODORA ET FILI(I) EIVSDEM PONENDVM CVRAVERVNT PROCVRANTE DIONYSIO ET BELLICIANO ET [...
"Consacré aux Dieux Mânes de Caius Sentius Regulianus, chevalier romain, transvaseur de l'huile de Bétique, de même que curateur de cette corporation, négociant de vin de Lugudunum, demeurant dans les Canabae, de même que curateur et patron de cette corporation, naute de l'Arar, de même que patron de cette corporation, patron des sévirs demeurant à Lugudunum. Lucius Silenius Reginus, grand-père, et Ulattia Metrodora et les fils de celle-ci, ont pris soin de poser (ce monument). Dionysius s'en est occupé, et Bellicianus, et [...]."