Entre la plaine de la Crau et la chaîne des Alpilles
Capitale:
Anatilia ?
Anatiliens - Peuple de la province de Gaule narbonnaise, qui ne fut mentionné que par Pline (Histoire naturelle, III, 34) sous la forme regio Anatiliorum "la région des Anatiliens". D'après cet auteur, les Anatiliens étaient installés au nord du Campi Lapidei "champ de pierres" (la plaine de la Crau), entre les Avatiques du voisinage de l'étang de Mastromela, et les Cavares et Désuviates de la basse-vallée de la Durance. Leur territoire se situait très certainement entre la portion septentrionale de la plaine de la Crau et la chaîne des Alpilles. Leur nom semble celtique, on peut éventuellement y reconnaître le terme anation qui signifie "âme". Cet ethnonyme pourrait donc avoir signifié "les âmes". La métropole de ce peuple pourrait avoir été l'oppidum latinum dénommé Anatilia, mentionné par Pline (Histoire naturelle, III, 36).
Selon toute vraisemblance, l'oppidum de Anatilia appartenait à l'origine aux Salyens. Dans des circonstances inconnues, au cours du Ier s. av. J.-C., cet oppidum (et de nombreux autres) furent détachés de ce peuple et ses habitants gratifiés du droit latin. C'est ainsi qu'à la fin du Ier s. ap. J.-C., Pline (Histoire naturelle, III, 36) a mentionné les Anatiliens comme constituant l'un des oppida latina de la province de Gaule narbonnaise.
Les Anatiliens ne furent plus mentionnés par la suite. Entre la rédaction de l'Histoire naturelle de Pline et celle de la Géographie de Ptolémée (milieu du IIe s. ap. J.-C.), ils furent amalgamés à la cité des Arelatenses.
Pline, Histoire naturelle, III, 34 :"Au delà, les fossés qui partent du Rhône, travail célèbre de C. Marius, et qui porte son nom; l'étang Mastramela ; Maritima, ville des Avatiques, et, au-dessus, des champs de pierre (la Crau) qui gardent la mémoire des combats d'Hercule ; la région des Anatiliens, et, dans l'intérieur, celle des Désuviates et des Cavares. En revenant à la mer, Tricorium ; puis, dans l'intérieur, les régions des Tricolles, des Vocontiens et des Segovellaunes, puis des Allobroges ; sur la côte, Marseille des Grecs Phocéens, alliée ;"
Pline, Histoire naturelle, III, 36 :"Dans l'intérieur des terres, colonies : Arles de la sixième légion, Béziers de la septième, Orange de la seconde ; dans le territoire des Cavares, Valence, des Allobroges Vienne ; villes latines : Aix des Salluviens, Avignon des Cavares, Apta Julia des Vulgientes, Alébécé des Reies Apollinaires, Alba des Helves, Augusta des Tricastins, Anatilia, Aeria, les Bormanni, les Comani, Cabellio, Carcasum des Volques Tectosages, Cessero, Carpentorate des Mémines, Ies Caenicenses, les Cambolectres, surnommés Atlantiques, Forum Voconii, Glanum Livii ; les Lutevans, appelés aussi Foroneronienses ; Nîmes des Arécomiques, les Piscènes, les Rutènes, les Samnagenses ; Toulouse des Tectosages, sur la frontière de l'Aquitaine ; les Tascons, les Tarusconienses, les Umbraniques ; les deux capitales de la cité des Vocontiens alliés, Vasio et Lucus Augusti ; dix-neuf villes sans renom, de même que vingt-quatre attribuées à Nîmes."