Quelques campagnes de faible envergure, visant à maintenir ces grands itinéraires ouverts, furent lancées ; d'abord contre les Rhètes en 43 av. J.-C., puis contre des populations alpines en 42 av. J.-C. et enfin contre les Salasses en 36-34 av. J.-C., lesquelles furent des succès très ponctuels. La multiplication des révoltes en Gaule, et des incursions germaniques, accrurent la nécessité de contrôler des itinéraires sûrs et rapides, permettant d'intervenir très rapidement de l'autre côté des Alpes. Autre souci et non des moindres, ces mêmes itinéraires devaient garantir la libre-circulation des commerçants et de leurs marchandises au sein des différentes provinces de l'Empire.
Réalisant que les difficultés rencontrées dans les Alpes constituaient une menace pour l'Empire et sa cohérence, Auguste entreprit donc de régler définitivement en fixant des objectifs objectifs bien différents que par le passé. Ne voulait plus se contenter de contraindre les populations alpines à ne pas faire obstacle aux prétentions romaines, il décida de prendre le contrôle des différentes voies de communication franchissant ces montagnes et de repousser les frontières de l'Empire au-delà de celles-ci. Dans ce cadre, tous les prétextes furent pris pour entrer en guerre et soumettre une à une les différentes populations des Alpes.
Festus Historicus, Abrégé des hauts faits du peuple romain, II :"Enfin, sous les empereurs, pendant quatre cent sept années, malgré la fortune diverse de l'Etat et de plusieurs de ses princes, le monde romain s'accrut cependant des Alpes Maritimes et Cottiennes, de la Rhétie, de la Norique, de la Pannonie et de la Mésie ; toute la côte du Danube fut réduite en province ;"
Eutrope, Abrégé de l'Histoire romaine, VII, 5 :"Auguste ajouta à l'empire romain l'Égypte, la Cantabrie, la Dalmatie, vaincue bien des fois avant lui, mais qui fut alors entièrement soumise ; la Pannonie, l'Aquitaine, l'Illyrie, la Rhétie, les Vindéliciens et les Salasses dans les Alpes ; toutes les villes maritimes du Pont, entre autres, les deux plus célèbres, Bosphore et Panticapée. Il vainquit aussi les Daces dans plusieurs batailles, tailla en pièces d'innombrables armées de Germains et repoussa ses ennemis au delà du fleuve de l'Elbe, qui est bien plus éloigné que le Rhin dans ces contrées barbares. Toutefois Auguste chargea de cette expédition son beau-fils Drusus, comme il confia la guerre de Pannonie à son autre beau-fils Tibère. Dans cette campagne on fit quatre cents [ou plutôt quarante] mille prisonniers qui furent transportés de la Germanie dans la Gaule, sur les bords du Rhin."