Divixtus - Anthroponyme gaulois relevé sur de nombreuses inscriptions provenant principalement des provinces de Gaule aquitaine, de Gaule lyonnaise, de Gaule narbonnaise et de Germanie supérieure, ou encore des estampilles de potiers. Ce nom basé sur la racine celtique *divic-, qui signifie "venger / vengeur" (Delamarre, 2003 ; 2007 ; Lacroix, 2003 ; Savignac, 2004). Les variantes Divico, Divicta, Divicus, Divixta, Divixtius et Divixus sont également attestées.
Dans la province de Dacie apulensis
• Chez les Apulenses
À Alba Iulia (județ d'Alba, Roumanie), un bel exemple de cachet d'oculiste a été découvert. Sur celui-ci, le dénommé Titus Attius Divixtus fut mentionné à quatre reprises, en raison des collyres et onguents qu'il produisait (CIL 03, 1636 ; 13, 10021,19 ; IDR-03-06, 431). Notons qu'un autre de ces fabricants, Divixtus, est attesté sur un cachet d'oculiste provenant de Gaule lyonnaise. Peut-être était-ce la même personne ?
Cachet d'oculiste d'Alba Iulia (CIL 03, 1636 ; 13, 10021,19 ; IDR-03-06, 431) T(ITI) ATTI DIVIXTI DIALIBANV(M) AD IMP(ETVM) EX OVO // T(ITI) ATTI DIVIXTI DIAMISVS AD VETERE CIC(ATRICES) // T(ITI) ATTI D[I]VIXTI NARDINVM AD IMP(ETVM) LIP(PITVDINIS) // T(ITI) ATTI DIVIXTI DIASMYRNES POST IMP(ETVM) LIP(PITVDINIS)
"Dialibanum de Titus Attius Divixtus, contre la conjonctivite (à diluer) dans l'oeuf." "Diamisus de Titus Attius Divixtus, contre les cicatrices invétérées (de la cornée)." "Nard de Titus Attius Divixtus, contre la première attaque de la conjonctivite aiguë." "Diasmyrnes de Titus Attius Divixtus, contre les suites de la première attaque de la conjonctivite aiguë."
Le piédestal d'une statue découvert à Sagonne (Cher) en 1899, mentionne un premier Divixtus. D'après l'inscription votive apposée sur ce piédestal, le monument a été érigée en l'honneur de l'empereur divinisé, tandis que la statue était consacrée à la déesse Souconna. Divixtus, fils de Silanus, fut l'auteur de cette offrande (AE 1902, 255).
Deux monuments funéraires de Bordeaux (Gironde) mentionnent des personnes portant ce nom. Le premier fut découvert en 1831, dans le mur d'enceinte gallo-romain de la ville. Fort mutilée, l'inscription que supporte ce monument funéraire est difficile à interpréter et ses développements sont soumis à caution (CIL 13, 811).
Bordeaux (CIL 13, 811) PATERN[A ... ANTECESSIT MAT]REM ET PATREM ET FRATR[EM ET SOROREM] QVI PATERNA AN(NORVM) XXI DESIDERI[O AMISSI FRATRI]S AMOR<E=I> EIVS AD EVM PRO[PERAVIT ...]MA AN(NORVM) LV MATER EORVM L[... VENIET] AD EOS VELOCISSIM[E] DIVIX[TVS … // ...] MAR(ITVS) P[......]VS AN(NORVM) L[...]
Une deuxième personne de ce nom est mentionnée sur une épitaphe découverte en 1826, dans le mur d'enceinte gallo-romain, derrière le vieux Lycée. Publius Divixtus y apparaît comme le possible frère de Publius Secundinus. À leur décès, leur cousin a pris soin de faire élever un monument en leur mémoire (CIL 13, 817).
Ce nom est également attesté sur un monument funéraire découvert à Limoges (Haute-Vienne), en 1840. Divixtus y est mentionné comme ayant été le fils de Moxius. Ce dernier, de son vivant, a ériger ce monument en mémoire de son fils défunt (CIL 13, 1400).
"Aux Dieux Mânes et à la mémoire de Divixtus. Moxius, son père, de son vivant, a posé (ce monument)."
Un autre monument découvert dans cette même ville en 1862, mentionne un homonyme, à moins qu'il ne s'agisse de la même personne. Dans ce dernier cas, Divixtus fut l'auteur d'un monument funéraire érigé en la mémoire de Herennius. Les liens unissant ces deux hommes ne sont pas connus (CIL 13, 1401).
Limoges (CIL 13, 1401) D(IS) M(ANIBVS) ET MEMOR(IAE) (H)ERENNII S[... D]IVIXTVS(?) SIBI ET SVIS VIVVS POSVIT
"Aux Dieux Mânes et à la mémoire de Herennius […]. Divixtus, pour lui-même et les siens, de son vivant, a posé (ce monument)."
Une épitaphe provenant de Nanteuil (Deux-Sèvres) mentionne une nouvelle attestation de ce nom. Le dénommé Divixtus y est mentionné comme ayant été le père de Receptius, et visiblement aussi le grand père de Iulia (CIL 13, 11079).
À Saintes (Charente-Maritime), une inscription funéraire mentionnant ce même nom a été extraite en 1873 du soubassement de l'enceinte gallo-romaine de la ville. D'après cette épitaphe, il était le père de Divixta, et peut-être le grand-père d'un enfant non-dénommé (CIL 13, 1068).
À Virieu-le-Grand (Ain), Divixtus était le père de Rebrica, la défunte. D'après cette épitaphe, ce furent ses deux enfants, Camilia Maria et Martius Saturninus, qui érigèrent ce monument en sa mémoire (CIL 13, 2531).
Virieu-le-Grand (CIL 13, 2531) D(IS) M(ANIBVS) ET QVIETI (A)ETERNAE REBRIC(A)E DIVIXTI FIL(IAE) FEMIN(A)E INCOMPARABILI QV(A)E VIXIT SINE CVIVSQVAM ANIMI L(A)ESIONE CAMILIA MARIA ET MARTIVS SATVRNI(NVS) MATRI KARISSIM(AE) P(ONENDVM) C(VRAVERVNT) ET S(VB) A(SCIA) D(EDICAVERVNT)
"Aux Dieux Mânes et au repos éternel de Rebrica, fille de Divixtus, femme incomparable, qui a vécu sans une quelconque blessure. Camilia Maria et Martius Saturninus, à leur très chère mère, ont pris soin de poser (ce monument) et l'ont dédié sous l'ascia."
Sur une inscription fort mutilée de Lillebonne (Seine-Maritime), un autre Divixtus est mentionné. Selon toute vraisemblance, cette dédicace fut faite en l'honneur de Mercure (CIL 13, 3220).
Une autre attestation de ce nom a été identifiée sur une très courte épitaphe découverte dans la nécropole de Pont-l'Évêque à Autun (Saône-et-Loire). Le développement complet de l'inscription est plus que soumis à caution (AE 2009, 878).
À Sens (Yonne), un bel exemple de cachet d'oculiste a été découvert. Sur celui-ci, le nom de Divixtus figure (CIL 13, 10021,144). Il était fréquent que figure sur ces cachets le nom du fabriquant de collyre ou de l'onguent utilisé. Notons qu'un de ces fabricants, Titus Attius Divixtus, est attesté sur un cachet d'oculiste provenant de Dacie. Peut-être était-ce la même personne ?
Cachet d'oculiste de Sens (CIL 13, 10021,144) SEVERIANVS // PATERNIANVS DIAMIS<V=O>(S) // PATERNIANVS COLL<Y=I>RI(VM) // S // DIAMIS<V=O>(S) AD A(SPRITVDINES) // SEVERIANVS D(E)L(A)C(RI)M(A)T(O)R(I)VS // M(ARCI) FLAV(I) FAVS(TI) DIALEPI<D=N>VS // DIVIX(TI) EV[...]
"Severianus" "Diamisyos Paternianus" "Collyre Paternianus" "S(?)" "Diamisyos contre les granulations" "(Collyre) Severianus contre le larmoiement" "(Collyre) à base de cuivre de Marcus Flavius Faustus" "[...] de Divixtus."
• Un Séquane chez les Lugdunenses
À Lyon (Rhône), la mémoire d'un Séquane dénommé Divixtus, mort à 60 ans, est honoré sur un monument funéraire. Ce dernier fut érigé par la femme du défunt, Va[...]rva, fille de Sextianus (CIL 13, 1991).
Lyon (CIL 13, 1991) [D(IS) M(ANIBVS)] ET MEMORIAE AETERNAE DIVIXTI CIVIS [SEQ]VANI QVI VIXIT ANNIS LX SINE VLLA MACVLA CVM VA[...]RVA SEXTIANI CONIVGE KARISSIMA ANN(OS) XXXIII SINE VLLA DISCORDIA QVAE CONIVNX KARA PONENDVM CVRAVIT ET SVB A(SCIA) D(EDICAVIT)
"Aux Dieux Mânes et à la mémoire éternelle de Divixtus, citoyen séquane, qui vécut 60 ans, sans la moindre flétrissure, dont 33 ans avec Va[...]rva (fille de) Sextianus, sa très chère épouse, sans la moindre discorde, et dont cette chère épouse a pris soin de poser (ce monument) et l'a dédié sous l'ascia."
Une inscription votive découverte à Ruffieux (Savoie), indique qu'un dévot dédicaça une offrande au dieu Mars, pour son propre salut et celui d'un dénommé Divixtus (AE 1996, 1023).
Ruffieux (AE 1996, 1023) DEO MAR(TI) DE S[V]//O SIBI ET DIVIXT(O) [...
"Au dieu Mars. À ses frais, pour lui-même et pour Divixtus, [...]."
À Mainhardt (Bade-Wurtemberg, Allemagne), Cobrunius Divixtus, auxiliaire de l'armée romaine, figure dans une inscription votive dédiée au culte impérial et à Jupiter (AE 1930, 76). La mobilité des soldats rend peut probable le fait que cet homme ait été originaire de la cité des Alisinenses. Notons que la cohorte I Asturum equitata fut un temps stationnée au niveau du fort de Mainhardt, mais avait déjà largement perdu son caractère ethnique.
Mainhardt (AE 1930, 76) IN H(ONOREM) D(OMVS) D(IVINAE) I(OVI) O(PTIMO) M(AXIMO) COBRVNIVS DIVIXTVS OPT(IO) EX VOTO P(OSVIT) L(IBENS) L(AETVS) M(ERITO)
"En l'honneur de la Maison divine. À Jupiter le très bon, le très grand. Cobrunius Divixtus, adjoint, en conséquence d'un voeu, a posé, de bon gré, avec plaisir, comme il se doit."
À Bad Wimpfen (Bade-Wurtemberg, Allemagne), une longue inscription mentionne les membres d'un possible collège, ayant dédié un autel à la déesse Fortune. La plupart des membres portent des noms gaulois. Parmi ceux-ci, on note la présence d'un dénommé Secundinius Divixtus (CIL 13, 6484).
En 1837, une inscription funéraire découverte à Bâle (canton de Bâle-Ville, Suisse), dans le soubassement du fort romain de Rittergasse, a mentionné un certain Divixtus, qui fut le père de Bellinus, le défunt (CIL 13, 5281 ; CSIR-CH-01-07-N, 12).
Dans la même cité, un autre homme du même nom a été identifié à Horbourg-Wihr (Haut-Rhin). Tertius Divixtus fut l'un des deux défunts mentionnés sur l'inscription, avec Caius Clodius Paternianus. Les relations qui unissaient les deux hommes ne nous sont pas connues (CIL 13, 5321).
Horbourg-Wihr (CIL 13, 5321) D(IS) M(ANIBVS) M(EMORIAE) C(AIO) CLO(DIO?) PATERNIANO ET TERTIO DIVIXTO
"Aux Dieux Mânes et à la mémoire de Caius Clodius Paternianus et de Tertius Divixtus."
• Chez les Sumelocennenses
En 1967, un dragage de la Neckar effectué au niveau de Marbach am Neckar (Bade-Wurtemberg, Allemagne), permit de mettre à jour un autel qui fut érigé par un commerçant dénommé Lucius Licinius Divixtus, dans des circonstances singulières. En effet, cet homme fit poser cet autel dédié à la Maison divine et aux Boni Casses, après avoir survécu à un naufrage survenu en 227 ap. J.-C. (AE 1969/70, 436 ; 2005, 23). Le lieu de la découverte de cet autel se situe à moins d'un kilomètre du fort de Benningen.
Marbach am Neckar (AE 1969/70, 436 ; 2005, 23) IN H(ONOREM) D(OMVS) D(IVINAE) BONIS CAS[S]IBV[S] EO QVOD POS[T] SVMMERSAM [N] BON(A)E SALVT[I] SIT REDDITV[S] ET SVI(S) L(VCIVS) LICINIVS DIVIXTV[S] NEGOTIATO[R] EX VOTO POSV[IT] A<L=B>BINO ET MAXIMO CO(N)S(VLIBVS) L(IBENS) L(AETVS) M(ERITO)
"En l'honneur de la Maison divine. Aux Boni Casses. Parce qu'après le naufrage d'un navire, il est revenu en bonne santé, avec sa famille, Lucius Licinius Divixtus, négociant, en conséquence d'un voeu, a posé (cette offrande), (Marcus Nummius Senecio) Albinus et (Marcus Laelius Fulvius) Maximus étant consuls (1), de bon gré, avec plaisir, comme il se doit."
Une inscription funéraire découverte à Saverne (Bas-Rhin), lors de fouilles effectuées en 1929 dans l'enceinte du lycée Leclerc a fourni deux autre attestation de ce même nom. Divicius Divixtus était très certainement le frère de Divicius Vindus. Les relations qui les unissaient avec Atossa et Castus, et leurs enfants, Divicianus et Divixtus, n'est pas claire (AE 2015, 994).
Saverne (AE 2015, 994) [D(IS)] M(ANIBVS) [DIVI]CIO VINDO ET [DIVI]CIO DIVIXTO ET [A]TOSS(A)E CASTI CON[IVGI][S] ET DIVICIANO ET [DIVIX]TO FIL(II) EORVM
Une inscription funéraire provenant des abords du fort de Burginatium à Monreberg (Kalkar, Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Allemagne) mentionne un autre homme de ce nom. Divixtus était le père d'Atillus, qui fut soldat dans l'aile Vocontiorum (CIL 13, 8671).
Monreberg (Kalkar) (CIL 13, 8671) ATIL[L]VS DI(VI)XTI F(ILIVS) M[I]SSICIVS ALA(E) [V]OCONIT(I) HIC [SI]TVS EST
"Atillus, fils de Divixtus, soldat libéré de l'aile Vocontiorum, repose ici."