Eposognatos - Tétrarque des Tolistobogiens, il ne nous est connu que par le récit fait de la guerre galatienne (189 av. J.-C.), dans lequel il est dénommé Ἐποσόγνατος par Polybe (Histoire générale, XXII, 20) et Eposognatus par Tite-Live (Histoire romaine, XXXVIII, 18). Nous savons par ces deux auteurs qu'Eposognatos refusa de fournir des renforts à Antiochos III Mégas, impliquant ainsi que les Tolistobogiens ne prirent pas part à la bataille de Magnésie du Sipyle (fin 190 av. J.-C.), en raison d'un traité qui parait l'avoir lié à Eumène II de Pergame. Lorsque le consul Cnaeus Manlius Vulso lança sa campagne contre les Galates ayant soutenu les Séleucides, Eposognatos tenta d'intercéder en faveur des Tectosages, en proposant de se rendre auprès d'eux pour les convaincre d'accepter les conditions de la paix. Son initiative échoua cependant, puisque les Tectosages refusèrent tout compromis. Pire, les Tolistobogiens eux-mêmes, sans doute terrorisés par l'avancée de l'armée romaine quittèrent leurs foyers et allèrent trouver refuge sur le mont Olympe, où ils furent rejoints par les Trocmes. Tous furent défaits au terme d'une sanglante bataille.
Eposognatos est un nom qui s'explique par le gaulois. La première partie de ce nom pourrait être un composé construit à partir du terme epo-, qui signifie "cheval", associé à -gnatos, qui signifie "fils / connu". Ainsi, ce nom pourrait être traduit par "(celui) qui connaît bien les chevaux". Une seconde hypothèse plus convaincante existe toutefois, faisant d'Eposognatos "le fils d'Eposos" (Delamarre, 2003).
Sources littéraires anciennes
Polybe, Histoire générale, XXII, 20 :"Le consul Cnéus lui envoya une députation pour le prier d'intervenir auprès des autres rois galates. Éposognate à son tour dépêcha des députés à Cnéus, et par eux l'engagea à ne pas se mettre trop promptement en route et à ne point envahir le pays des Tolistobogiens, parce qu'il se proposait de se rendre en personne auprès des princes gaulois pour les inviter à la paix, et qu'il espérait leur persuader d'accueillir toute condition qui serait honorable. Cependant Manlius s'avança jusqu'au Sangarius, sur lequel il fit jeter un pont. C'était un fleuve trop profond pour être guéable. Il avait établi son camp sur ses bords, lorsque les galles, prêtres de Cybèle, envoyés de Pessinonte par Attis et Battacus vinrent le trouver. Ils portaient sur leur poitrine des emblèmes et des figures. Ils annoncèrent à Manlius que la déesse prédisait aux Romains puissance et victoire. Le consul les reçut avec beaucoup de bienveillance. Il arriva peu après à Gordium, et tandis qu'il était sous les murs de cette ville, des ambassadeurs d'Éposognate lui apprirent qu'il avait eu une entrevue avec les rois galates, mais qu'ils n'avaient rien voulu entendre, et que réunis avec leurs femmes, leurs enfants et leurs biens sur le mont Olympe, ils étaient prêts au combat."
Tite-Live, Histoire romaine, XXXVIII, 18 :"Les troupes congédiées, le consul expédia des envoyés à Éposognate, le seul des princes d'Asie qui fût resté attaché à Eumène et eût refusé des secours à Antiochus contre les Romains, et se remit en marche. [...] Ce fut là que la députation qu'il avait envoyée à Éposognate vint le rejoindre, accompagnée d'une ambassade du prince qui conjurait les Romains de ne point attaquer les Tectosages : Il allait se rendre lui-même chez eux, disait-il ; il les déciderait à faire leur soumission. Le consul y consentit, et se remit en marche à travers la contrée appelée Axylos. [...] On la trouva déserte [Gordion], mais abondamment pourvue. On y fit une halte, et l'on y reçut des envoyés d'Éposognate. Leur maître, dirent-ils, s'était rendu auprès des chefs gaulois sans pouvoir rien obtenir ; les villages et les plaines étaient abandonnés par les habitants, hommes, femmes et enfants, qui emmenaient leurs troupeaux et tout ce qui pouvait s'emporter ; la population gagnait le mont Olympe pour s'y défendre les armes à la main dans une position avantageuse."