Deux indices permettent de déterminer que cette campagne fut de courte durée et que les populations du royaume traitèrent avec Rome, sans avoir été préalablement vaincues par les armes. Tout d'abord, sur le trophée des Alpes érigé en 7-6 av. J.-C. pour célébrer les victoires romaines remportées dans le cadre des campagnes menées du temps d'Auguste dans les Alpes, le seul peuple du Norique qui soit mentionné, c'est celui des Ambisontes. Aucun autre n'y figure. Ensuite, trois inscriptions honorifiques adressées à différentes femmes de la famille impériale, découvertes à Magdalensberg (Autriche) et datées de 10-9 av. J.-C., dressent une liste de peuples du Norique reconnaissant de fait l'autorité de l'empereur sur leur territoire (ILLPRON 234 ; 235 et 236). On peut donc supposer qu'après de premiers affrontements ayant tourné en faveur de Rome, les peuples de la régions ont préféré traîter avec Rome.
Festus Historicus, Abrégé des hauts faits du peuple romain, II :"Enfin, sous les empereurs, pendant quatre cent sept années, malgré la fortune diverse de l'Etat et de plusieurs de ses princes, le monde romain s'accrut cependant des Alpes Maritimes et Cottiennes, de la Rhétie, de la Norique, de la Pannonie et de la Mésie ; toute la côte du Danube fut réduite en province ;"
Festus Historicus, Abrégé des hauts faits du peuple romain, VI :"Sous les César Jules et Octavien, on s'ouvrit un passage à travers les Alpes Juliennes : toutes les peuplades des Alpes furent assujetties, et les deux Noriques devinrent provinces romaines. Après la défaite de Baton, roi des Pannoniens, les Pannonies tombèrent en notre pouvoir. Les Amantins, entre la Save et la Drave, furent écrasés par nos armes, et alors nous nous emparâmes du pays des Saves et de la basse Pannonie."
Florus, Abrégé de l'Histoire romaine, IV, 12 :"Les Noriques tiraient leur confiance de la hauteur des Alpes ; ils pensaient que la guerre ne pouvait escalader leurs rochers et leurs neiges. Mais César confia à son beau-fils Claudius Drusus le soin de pacifier entièrement tous les peuples de cette contrée, les Breunes, les Usennes et les Vindéliciens. On jugera de la sauvagerie de ces nations des Alpes par celle de leurs femmes : manquant de traits, elles écrasaient contre la terre leurs jeunes enfants et les lançaient à la tête de nos soldats."
Strabon, Géographie, IV, 6, 9 :"Tout près, maintenant, et du fond de l'Adriatique et du territoire d'Aquilée, habitent différentes peuplades qui font partie des Noriques et des Carnes. Les Taurisques eux-mêmes comptent parmi les Noriques. Tous ces peuples faisaient de fréquentes incursions en Italie, mais Tibère et Drusus, son frère, y mirent fin en une seule campagne d'été et voilà déjà trente-trois ans qu'ils vivent dans une paix profonde acquittant exactement leurs tributs."
Velleius Paterculus, Histoireromaine, II, 39 :"Tibère César qui avait arraché aux Espagnols l'aveu définitif de leur soumission, arracha le même aveu aux Illyriens et aux Dalmates. La Rhétie, le pays des Vindélices, la Norique, la Pannonie, le pays des Scordisques furent les nouvelles provinces qu'il rangea sous notre pouvoir."