Peuple de Gaule belgique. Certains travaux ont proposé de les assimiler aux Caeracati "Céracates" mentionnés par Tacite (Histoires, IV, 70), ou encore avec le pagusCarucum (CIL 13, 4143), qui pourrait correspondre au pagus mérovingien Caroascus (Wightman, 1985). La première hypothèse peut être aisément rejetée grâce aux quelques éléments relatifs à la localisation des Céracates, donnés par Tacite. La seconde hypothèse, plus délicate à défendre sur un plan linguistique, amènerait quant à elle à situer les Cérosiens dans une portion de l'Eifel qui dépendait de la cité des Trévires à l'époque gallo-romaine, potentiellement compatible avec les rares informations transmises par César.
Attestations et étymologie
Ce peuple ne fut mentionné que par César sous la forme Caeroesi (var. Caeraesi, Ceroesi et Cerosi) (Guerre des Gaules, II, 4). Leur nom basé sur le gaulois *caerac signifiant "brebis", et pourrait avoir pour sens "les bergers", c'est à dire "ceux qui gardent les brebis" (Delamarre, 2003).
Certains peuples gaulois invitèrent les Usipètes et les Tenctères à franchir le Rhin, dans l'espoir de les faire participer à une nouvelle conjuration contre les Romains (César, Guerre des Gaules, IV, 6). César indique que les contingents de Germains transrhénans s'étaient répandus jusque sur les territoires des Condruses et des Éburons au cours de l'hiver 56-55 av. J.-C. Rien ne permet néanmoins d'affirmer que les Cérosiens y aient pris part.
● Un devenir actuellement inconnu
Nous ne savons rien de l'histoire des Cérosiens immédiatement après la guerre des Gaules (58-51 av. J.-C.). Deux possibilités sont communément évoquées. La première est qu'ils furent, à l'instar de tous les autres Germains cisrhénans, amalgamés pour constituer la cité des Tongres au milieu du Ier s. ap. J.-C. La seconde repose sur le rapprochement proposé avec le pagusCarucum, mentionné sur la borne-frontière de Neidenbach (CIL 13, 4143), qui impliquerait qu'ils connurent un autre destin que les autres Germains cisrhénans,et qu'ils furent par la suite amalgamés aux Trévires.
Sources littéraires anciennes
César, Guerre des Gaules, II, 4 :"César leur demanda quels étaient les peuples en armes, leur nombre et leurs forces militaires. Il apprit que la plupart des Belges étaient originaires de Germanie ; qu'ayant anciennement passé le Rhin, ils s'étaient fixés en Belgique, à cause de la fertilité du sol, et en avaient chassé les Gaulois qui l'habitaient avant eux ; que seuls, du temps de nos pères, quand les Teutons et les Cimbres eurent ravagé toute la Gaule, ils les avaient empêchés d'entrer sur leurs terres. Ce souvenir leur inspirait une haute opinion d'eux-mêmes et leur donnait de hautes prétentions militaires. Quant à leur nombre, les Rèmes avaient à ce sujet les données les plus certaines, en ce que, unis avec eux par le voisinage et les alliances, ils connaissaient le contingent que, dans l'assemblée générale des Belges, chaque peuple avait promis pour cette guerre. Les Bellovaques tenaient le premier rang parmi eux par leur courage, leur influence et leur population : ils pouvaient mettre cent mille hommes sous les armes : ils en avaient promis soixante mille d'élite et demandaient la direction de toute la guerre. Les Suessions, leurs voisins, possédaient un territoire très étendu et très fertile ; ils avaient eu pour roi, de notre temps encore, Diviciacos, le plus puissant chef de la Gaule, qui à une grande partie de ces régions joignait aussi l'empire de la Bretagne. Galba était maintenant leur roi, et le commandement lui avait été déféré d'un commun accord, à cause de son équité et de sa sagesse. Ils possédaient douze villes, et avaient promis cinquante mille hommes. Autant en donnaient les Nerviens, réputés les plus barbares d'entre ces peuples, et placés à l'extrémité de la Belgique ; les Atrébates en fournissaient quinze mille ; les Ambiens, dix mille ; les Morins, vingt-cinq mille ; les Ménapes, neuf mille ; les Calétes, dix mille ; les Véliocasses et les Viromandues le même nombre ; les Atuatuques, dix-neuf mille ; les Condruses, les Éburons, les Caeroesi et les Pémanes, compris sous la dénomination commune de Germains, devaient en envoyer quarante mille."