Les historiens semblent s'accorder sur le fait que les Cimbres étaient un peuple germanique originaire de la rive droite de l'Elbe, à son embouchure dans la péninsule qui reçut le nom de Chersonèse Cimbrique (le Jutland actuel). L'origine des Teutons est moins certaines, il est cependant probable qu'ils aient été les voisins des Cimbres sur les bords de la Baltique puisqu'au IVe s. av. J.-C. Pythéas les y aurait en effet rencontré, comme plus tard Tacite, Ptolémée et Pomponius Mela qui les situe sur l'île de Codanonia.
Plutarque, Vie de Marius, IX, 11: "Leur grande taille, leurs yeux noirs, et le nom de Cimbres, que les Germains donnent aux brigands, faisaient seulement conjecturer qu'ils étaient de ces peuples de la Germanie qui habitent sur les bords de l'océan Septentrional ; d'autres disent que la Celtique, contrée vaste et profonde, s'étend depuis la mer extérieure et les climats septentrionaux, situés à l'est, jusqu'aux Palus Méotides, et touche à la Scythie Pontique ; que ces deux nations voisines, s'étant unies ensemble, sortirent de leur pays, non en même temps et par une seule émigration ; mais que chaque année, au printemps, elles se mettaient en campagne, et attaquaient les peuples qui se trouvaient sur leur passage. Bientôt, par des conquêtes successives, elles s'étendirent dans tout le continent ; et quoique chaque peuple eût un nom différent, on donnait à toute leur armée celui de Celto-Scythes. Selon d'autres enfin, une portion de ces Cimmériens, qui furent les premiers connus des anciens Grecs, portion peu considérable eu égard à la nation entière, prit la fuite, ou fut chassée de son pays par les Scythes, à la suite de quelque sédition, et passa des Palus-Méotides dans l'Asie, sous la conduite de Lygdamis. Les autres, qui formaient la partie la plus nombreuse et la plus belliqueuse de la nation, habitaient aux extrémités de la terre, près de l'océan Hyperboréen, dans un pays couvert partout de bois et d'ombres épaisses, presque inaccessible aux rayons du soleil, qui ne peuvent pénétrer dans ces forêts, si vastes et si profondes qu'elles vont se joindre à la forêt Hercynienne. Ils étaient placés sous cette partie du ciel où l'inclinaison des cercles parallèles donne au pôle une telle élévation, qu'il est presque le zénith de ces peuples, et que les jours étant, dans leur plus, longue comme dans leur plus courte durée, toujours en égalité avec les nuits, y partagent l'année en deux portions égales : ce qui a fourni à Homère l'idée de sa fable des enfers."
Les explications relatives aux causes de leur migration divergent. Selon les uns, ils auraient été chassés de leur région d'origine par un raz-de-marée, ou bien par des conditions difficiles, voire la menace d'autres peuples.
Strabon, Géographie, VII, 2, 1: "N'est-il pas ridicule d'ailleurs de supposer que c'est le dépit, le dépit contre un phénomène naturel et constant, contre un phénomène se produisant deux fois par jour, qui a pu chasser tout un peuple de ses foyers ? Sans compter que cette marée extraordinaire a tout l'air d'une fiction : car, si les marées de l'Océan sont susceptibles d'accroissement et de diminution, ces variations elles-mêmes sont réglées et périodiques. Je ne crois pas non plus ce que nous dit tel historien, que les Cimbres menacent et repoussent de leurs armes le flot qui monte, ni ce qu'avance Ephore au sujet des Celtes ou Gaulois, que, pour s'exercer à ne rien craindre, ils regardent tranquillement la mer détruire leurs habitations, se contentant de les rebâtir après, et que les inondations ont toujours fait chez eux plus de victimes que la guerre : si ces historiens eussent réfléchi à la régularité des marées et à cette circonstance, que des peuples habitant les bords de l'Océan devaient connaître la limite atteinte par le flot, ils n'eussent pas assurément écrit de semblables absurdités. Eh quoi ! des populations habituées à voir le flux et le reflux de l'Océan se produire deux fois par jour ne se seraient jamais doutées que ce fût là un phénomène naturel et sans danger, un phénomène commun à toutes les côtes de l'Océan et non particulier à celle qu'ils habitaient ! La chose est inadmissible."
Strabon, Géographie, VII, 2, 2: "Posidonius a donc bien raison de faire honte aux historiens qui débitent de pareils mensonges. Mieux inspiré, il croit, lui, que les Cimbres, naturellement pillards et vagabonds, ont dû pousser leurs courses jusqu'aux environs du Palus Maeotis et que c'est à cause d'eux que le Bosphore a été appelé Cimmérien (Cimmérien pour Cimbrique), les Grecs ayant changé apparemment le nom de Cimbres en celui de Cimmériens."
Florus, Histoire Romaine, III, 4: "Les Cimbres, les Teutons et les Tigurins, partis des extrémités de la Gaule et fuyant les inondations de l'Océan, cherchaient de nouvelles demeures par tout l'univers."
Quoi qu'il en soit, c'est un peuple qui migre avec femmes, enfants, et vieillards cherchant des terres pour s'établir. Les Cimbres migrent alors, bientôt accompagnés des Teutons. Le point de jonction entre ces deux peuples est énigmatique. Certains ont tendance a placer cette union dans le Nord de l'Allemagne actuelle, dés le départ de leur foyer d'origine, d'autres, à l'instar d'H. Hubert (1932) estiment que les Teutons n'ont rejoins les Cimbres que dans la région du Main. Il est en effet étonnant que les Teutons ne soient pour la première fois cités que lors de la bataille de Noreia. Cette migration à la recherche de nouvelles terres est lente, ces peuples s'arrêtent régulièrement, cultivent des terres puis repartent inexorablement en direction du Sud et du monde celtique. Au fur et à mesure de leur migration, les Cimbres et les Teutons vont entraîner avec eux plusieurs autres peuples, en particulier des tribus helvètes. Ces deux derniers points confèrent un intérêt particulier à l'étude de ces invasions qui auront des conséquences décisives dans l'histoire de la civilisation celtique.
Plutarque, Vie de Marius, IX, 11: "Tout ce qu'on rapportait du nombre et de la force de leurs armées parut d'abord incroyable ; mais ce qu'on disait se trouva bientôt au-dessous de la vérité. Ils étaient trois cent mille combattants, tous bien armés, et ils traînaient à leur suite une multitude beaucoup plus nombreuse de femmes et d'enfants, pour qui ils cherchaient des terres capables de nourrir cette multitude immense, et des villes où ils pussent s'établir ; car ils savaient qu'avant eux les Celtes avaient conquis sur les Toscans la contrée la plus fertile de l'Italie. Comme ces Barbares avaient peu de commerce avec les autres peuples, et qu'ils habitaient des pays très éloignés, on ignorait à quelles nations ils appartenaient, et de quelles contrées ils étaient partis, pour venir, comme une nuée orageuse, fondre sur les Gaules et sur l'Italie."