Dans la moyenne-vallée de la Durance, la vallée du Verdon, la vallée du Var et celle de l'Ubaye
Capillates - Peuplade des Alpes maritimes, traditionnellement localisée dans l'Ubaye, sans véritable certitude. Ils furent mentionnés par quelques sources antiques sous le nom de Capillati, Capillatorumque et Capillatis (Pline, Histoire naturelle, III, 47, III, 135 et XI, 130), Λιγύων τῶν κομητῶν καλουμένων (" Ligures appelés chevelus ") par Dion Cassius (Histoire Romaine, LIV, 24) et CAPILLA[TORV]M sur le mausolée des Escoyères (CIL 12, 80). Cet ethnonyme quelques difficultés puisque Dion Cassius (Histoire romaine, LIV, 24) et possiblement par Lucain (Pharsale, I, 441-446) l'ont interprétés comme un surnom que leur avaient attribué les Romains, signifiant "chevelus". Pline (Histoire naturelle, III, 47 et III, 135) quant à lui, n'indique pas clairement le fait qu'il puisse s'agir d'un surnom, bien que la traduction d'Émile Littré (1848-1850) le laisse entendre. On relèvera cependant le fait que Pline (Histoire naturelle, III, 135) précise que les Capillates n'étaient pas une peuplade, mais un ensemble de peuplades.
D'après Pline, les Capillates étaient établis à une certaine distance de la côte, en arrière du territoire des Védiantes. En plus d'être distingués des Védiantes, ils l'étaient tout autant des Déciates et des Oxybiens, soumis au milieu du IIe s. av. J.-C. (Histoire naturelle, III, 47). Pline les oppose également aux Ceutrons, aux Caturiges, aux Ligures du versant italien des Alpes et aux cités sur lesquelles le roi Cottius I exerçait son autorité (Histoire naturelle, III, 47 ; 135). Ces nombreuses distinctions permettent, en négatif, de localiser le territoire des Capillates au niveau de la moyenne-vallée de la Durance, la vallée du Verdon, la vallée du Var et peut-être également celle de l'Ubaye.
Enfin, entre le Ier et le IIIe s. ap. J.-C., ils furent intégrés à une éphémère préfecture alpine aux côtés des Savincates, des Quariates et des Brigiens, laquelle était dirigée par un certain Albanus (CIL 12, 80).
Pline, Histoire naturelle, III, 47 :"A partir du Var on trouve Nice, ville fondée par les Marseillais : le fleuve Palo; les Alpes et les peuples alpins portant un grand nombre de noms, particulièrement les Chevelus ; le peuple des Védiantiens, et Cémélion leur ville ; le port d'Hercule Monoecus, la côte de Ligurie. Ligures les plus célèbres: au delà des Alpes, les Salluviens, les Déciates, les Oxubiens ; en deçà des Alpes, les Vénènes, les Vagiennes descendants des Caturiges ; les Statyelles, les Vibelles, les Magelles, les Euburiates, les Casmonates, les Véliates, et ceux dont nous nommerons toutes les villes en parlant du rivage suivant ;"
Pline, Histoire naturelle, III, 135 :"Les Vennonètes et les Sarunètes, peuplades rhétiques, habitent près des sources du Rhin, et ceux d'entre les Lépontiens qui sont appelés Vibères, près des sources du Rhône, dans la même région des Alpes. Il y a en outre des populations jouissant du droit latin, telles que les Octoduriens, les Centrons limitrophes, les cités Cottiennes, les Caturiges ; et, issus des Caturiges, Ies Vagiennes-Ligures et ceux qui sont appelés Montagnards, et plusieurs peuplades Chevelues sur les confins de la mer de Ligurie."
Pline, Histoire naturelle, XI, 130 :"De tous les animaux, l'homme est celui qui a les poils les plus longs à la tête, et l'homme aussi bien que la femme, du moins chez les nations qui ne se coupent pas les cheveux ; de là même les noms de Chevelus que portent les habitants des Alpes, et de Gaule Chevelue."
Dion Cassius, Histoire romaine, LIV, 24 : "A cette époque, les Pannoniens révoltés furent de nouveau soumis ; les Alpes Maritimes qu'habitaient encore alors en liberté les Ligures appelés Chevelus, furent subjuguées ; les troubles qui s'étaient élevés dans le Bosphore Cimmérien furent apaisés."
Lucain, Pharsale, I, 441-446 :"Toi aussi, tu t'es réjoui que les combats aient changé de théatre, Trévire et toi, Ligure, maintenant rasé, gracieux jadis avec tes cheveux flottant sur la nuque et préféré à toute la Gaule chevelue, et ceux qui apaisent par un sang horrible le féroce Teutatès, le hideux Esus dans ses sauvages sanctuaires, Taranis aux autels non moins cruels que ceux de la Diane de Tauride."
"Quartinius, fils de Bussullus, (a élevé ce monument pour lui-même et) pour Bussullus, son père, pour Bussulla fille de Lut[?], sa mère, pour Albanus, fils de Bussullus, son frère, préfet des Capillates, des Savincates, des Quariates et des Brigiens, (et aussi) pour Quar[?], fils de Bussullus, son frère, et pour Quartinia, fille de Bussullus, sa soeur."