Vélaunes - Peuplade des Alpes maritimes, connue par deux mentions dans l'antiquité. La première provient d'une tessère d'hospitalité, sur laquelle ils sont mentionnés sous la forme ΟΥΕΛΑΥΝΙΟΥΣ (BNF n°1065 ; IGS 2432). Plus tard, ils furent de nouveau mentionnés sous la forme VELAVNI sur le trophée de La Turbie (Pline, Histoire naturelle, III, 136-137). Cet ethnonyme est celtique, on y reconnaît le terme gaulois vellaunos qui signifie "chef / commandant". Leur nom signifie donc littéralement "les chefs" / "ceux qui commandent". La logique de succession des ethnonymes figurant sur le trophée de La Turbie invite à les localiser entre les Suètres (région de Castellane) et les Nérusiens (région de Vence), soit la vallée de l'Estéron.
Nous ne savons rien des Vélaunes. La plus ancienne attestation de leur nom provient d'un tessère d'hospitalité trouvée en un lieu inconnu, dans le sud de la France (BNF n°1065 ; IGS 2432). Ce document rédigé en grec est communément daté de la seconde moitié du IIe s.-début du Ier s. av. J.-C. J.-C. Decourt (2004) a émis l'hypothèse que cette tessère ait pu être le symbole d'un accord conclu entre ce peuple et un co-contractant non-identifié, possiblement les Massaliotes, ou l'une des dépendances de la cité grecque.
Leur mention dans l'inscription dédicatoire du trophée des Alpes (7-6 av. J.-C.) implique qu'ils furent subjugués dans le cadre de la conquête des Alpes (dernier quart du Ier s. av. J.-C.). La défaite des Vélaunes n'a pas été évoquée par les auteurs de l'antiquité. Tout porte à croire qu'ils furent comptés parmi ces "Capillates", vaincus lors de la conquête des Alpes maritimes (14 av. J.-C.). Par la suite, les Vélaunes furent intégrés au district militaire des Alpes maritimes.
Après la conquête romaine, alors que les principaux peuples des Alpes maritimes se dotaient d'une organisation municipale (début du Ier s. ap. J.-C.), plus aucune mention ne fut faite des Vélaunes. D'après la localisation proposée pour les Vélaunes, il semble acquis qu'ils ont été intégrés à une cité de plus grande importance, très certainement celle des Nérusiens (Vintienses).
Au IIe s. ap. J.-C., une nouvelle cité émergea dans la vallée de l'Estéron, la cité des Brigantienses (ou Brigomagenses). Tout porte à croire que ce furent les descendants de ces mêmes Vélaunes qui acquirent alors leur autonomie.
L'inscription du trophée de La Turbie (selon Pline, Histoire naturelle, III, 136-137) IMP(ERATORI) CAESARI DIVI FILIO AVG(VSTO) / PONT(IFICI) MAX(IMO) IMP(ERATORI) XIIII TR(IBVNICIA) POT(ESTATE) XVII / S(ENATVS) P(OPVLVS)Q(VE) R(OMANVS) / QVOD EIVS DVCTV AVSPICIISQVE GENTES ALPINAE OMNES QVAE A MARI SVPERO AD INFERVM PERTINEBANT SVB IMPERIVM P(OPVLI) R(OMANI) SVNT REDACTAE / GENTES ALPINAE DEVICTAE TRVMPILINI CAMVNNI VENOSTES VENNONETES ISARCI BREVNI GENAVNES FOCVNATES / VINDELICORVM GENTES QVATTVOR COSVANETES RVCINATES LICATES CATENATES AMBISONTES RVGVSCI SVANETES CALVCONES / BRIXENETES LEPONTI VBERI NANTVATES SEDVNI VARAGRI SALASSI ACITAVONES MEDVLLI VCENNI CATVRIGES BRIGIANI / SOGIONTI BRODIONTI NEMALONI EDENATES ESVBIANI VEAMINI GALLITAE TRIVLLATI ECTINI / VERGVNNI EGVITVRI / NEMETVRI ORATELLI NERVSI VELAVNI SVETRI
• J.-C. Decourt, (2004) - Inscriptions grecques de la France (IGF), Travaux de la Maison de l'Orient et de la Méditerranée, n°38, 360p.
• Julien Quiret pour l'Arbre Celtique