Puissant peuple celtique d'Italie du nord (Lombardie). Il ne sont probablement pas arrivés au début du IVème siècle avec les Boïens, les Cénomans, et les Sénons. L'archéologie semble au contraire démontrer, qu'il s'agirait plutôt des descendants de la culture de Golasecca, dont ils utilisaient l'alphabet (voir: alphabet de Lugano). Difficile dans ce cas de les rapprocher du pagus Insubre chez les Eduens, à moins de tenir compte de la légende d'Ambigatus (voir: Ambigatus, Ségovèse, Béllovèse). Allié des Boïens, il entreront en lutte contre Rome, vaincus à maintes reprises (Acerrae, Clastidium, Mediolanum, Telamon), ils seront définitivement vaincus en 194 avant J.-C.. Contrairement aux Boïens, ils ne furent pas expulsés de leur territoire. Ils gardèrent une relative autonomie jusqu'en 89 avant J.-C., date à laquelle ils obtinrent le droit latin (Lex Pompeia). En 49 avant J.-C., ils devinrent citoyen romain (Lex Iulia).
Tite-Live, Histoire romaine , V, 34: "Les Gaulois apprirent que le pays où ils s'étaient installés s'appelait Insubre : s'était le nom d'un canton éduen. Le présage leur parut favorable et ils fondèrent là une ville, Mediolanum."
Florus, Histoire Romaine, II, 4: "Les Gaulois Insubres et ces habitants des Alpes avaient l'intrépidité des bêtes féroces et une stature plus qu'humaine. Mais l'expérience nous a démontré que si dans le premier choc ils sont plus que des hommes, ils deviennent, dans les suivants, plus faibles que des femmes. Leurs corps, nourris sous le ciel humide des Alpes, ont quelque similitude avec les neiges de ces montagnes. A peine échauffés par le combat, ils s'en vont aussitôt en sueur, et, au plus léger mouvement, ils fondent comme la neige à la chaleur du soleil."
Tacite, Histoire générale, I, 3: "Vers la source de ce fleuve [le Pô] étaient les Laëns et les Lébiciéens ; ensuite les Insubriens, nation puissante et fort étendue ; et après eux les Cénomans [...]"
Tacite, Histoire générale, I, 4: "Dans cette pensée, les Insubriens et les Boïens, les deux plus grandes tribus de la nation, se liguent ensemble et envoient chez les Gaulois, qui habitaient le long des Alpes et du Rhône, et qu'on appelait Gésates, parce qu'ils servaient pour une certaine solde, car c'est ce que signifie proprement ce mot."
Tacite, Histoire générale, I, 4: "Les Insubriens et les Boïens soutinrent aussi constamment le parti qu'ils avaient pris ; mais les Vénètes et les Cénomans se rangèrent du côté des Romains, gagnés par les ambassadeurs qu'on leur avait envoyés, ce qui obligea les rois gaulois de laisser dans le pays une partie de leur armée pour le garder contre ces peuples."
Strabon, Géographie, V, 1, 6 :"Plus heureux, les Insubres se sont maintenus jusqu'à présent : Mediolanum, de tout temps leur capitale, mais qui n'avait été dans le principe qu'un simple bourg (tous les peuples celtes vivaient alors dispersés dans des bourgades ouvertes), se trouve être actuellement une ville considérable de la Transpadane. Elle touche en quelque sorte aux Alpes et a dans son voisinage une autre grande ville, Vérone, sans compter Brixia, Mantoue, Rhegium et Côme, qui n'ont pas tout à fait la même étendue."