Peuple celtique qui aurait migré au début du IVème siècle av. J.-C. en Italie. Installé à l'ouest des Vénètes, Ils entretiendront avec ces derniers de bonnes relations, et une politique similaire favorable à Rome. Constamment en conflit avec les Insubres, leurs voisins celtiques, ils finiront par s'allier avec eux pour lutter contre Rome, lors de l'expédition d'Hannibal en Italie. Leur principale cité était Brixia (Brescia). Certains voient dans ce peuple une fraction des Aulerques Cénomans, sans aucun indice autre que l'ethnonyme. Les auteurs de l'antiquité, notamment Caton, cité par Pline (Histoire Naturelle, III, 130), y voit une population jadis installée sur le territoire des Volques, près de Marseille.
Pline, Histoire naturelle, III, 130 :"Dans l'intérieur de la dixième région, colonies, Crémone, Brixia, dans le territoire des Cenomans ; chez les Vénètes, Ateste, et les villes d'Acelum, de Padoue, d'Opitergium, de Bellune, Vicence, et Mantoue, la seule ville transpadane qui reste des Étrusques. Caton pense que les Vénètes sont d'origine troyenne, et que les Céromans ont habité auprès de Marseille parmi les Volces."
Polybe, Histoire générale, II, 3: "Vers la source de ce fleuve étaient les Laëns et les Lébiciéens ; ensuite les Insubriens, nation puissante et fort étendue ; et après eux les Cénomans ; auprès de la mer Adriatique, les Vénètes, peuple ancien qui avait à peu près les mêmes coutumes et le même habillement que les autres Gaulois, mais qui parlait une autre langue."
Polybe, Histoire générale, II, 5: "Les Insubriens et les Boïens soutinrent aussi constamment le parti qu'ils avaient pris ; mais les Vénètes et les Cénomans se rangèrent du côté des Romains, gagnés par les ambassadeurs qu'on leur avait envoyés, ce qui obligea les rois gaulois de laisser dans le pays une partie de leur armée pour le garder contre ces peuples."
Tite Live, Histoire Romaine, V, 35: "Bientôt, suivant les traces de ces premiers Gaulois, une troupe de Cénomans, sous la conduite d'Elitovius, passe les Alpes par le même défilé, avec l'aide de Bellovèse, et vient s'établir aux lieux alors occupés par les Libuens, et où sont maintenant les villes de Brixia et de Vérone."
Tite Live, Histoire Romaine, XXXII, 30: "Le consul Cornélius établit son camp sur ce fleuve, à cinq milles au-dessous de l'ennemi. De là il envoya des émissaires dans les bourgs des Cénomans et à Brixia leur capitale, et acquit la certitude que, si la jeunesse du pays avait pris les armes, c'était sans l'aveu des anciens, et qu'aucune décision publique n'avait autorisé les Cénomans à se joindre aux Insubres révoltés. Il fit donc venir les principaux de la nation, et mit tout en oeuvre pour les gagner et obtenir qu'ils se séparassent des Insubres, et que, levant leurs enseignes, ils se décidassent ou à rentrer chez eux, ou à passer du côté des Romains. Il ne put réussir; mais il reçut leur parole qu'ils resteraient neutres dans le combat, ou que, si l'occasion se présentait, ils aideraient les Romains. Les Insubres ignoraient cette convention; ils avaient pourtant quelques soupçons."
Tite Live, Histoire Romaine, XXXIX, 3: "En Gaule, le préteur M. Furius, qui cherchait un prétexte de guerre au milieu de la paix, avait désarmé les Cénomans, sans avoir aucun grief contre eux. Les Cénomans allèrent s'en plaindre à Rome, et le sénat les renvoya au consul Aemilius, qu'il chargea de l'instruction et du jugement de cette affaire. À la suite de débats fort animés, les Cénomans obtinrent gain de cause; le préteur eut ordre de leur rendre leurs armes et de quitter la province."
Strabon, Géographie, V, 1, 9: "Ainsi les contrées au-delà du Pô sont habitées par les Henétes et les Istriens jusqu'à Pola. Au-dessus des Hénétes. sont les Carnes, les Cénomans, les Médoaces et les Insubres. Tous furent les ennemis des Romains à l'exception des Cénomans et des Hénetes qui furent leurs alliés, même avant l'expédition d'Hannibal, quand ils firent la guerre aux Boïens et aux Insubres, et encore dans la suite."